Les Crimes de Snowtown : Critique

Stéphane Argentin | 17 mai 2011
Stéphane Argentin | 17 mai 2011

Snowtown s'inspire d'une histoire vraie survenue au cours des années 1990, celle de John Bunting, l'un des plus célèbre serial killer australien, finalement arrêté en 1999 et accusé du meurtre de 11 victimes. Ce n'est un secret pour personne, en matière de fictions les serials killer fascinent le public, qu'il s'agisse de littérature, de séries télés (Dexter) ou de films où le plus célèbre reste bien sûr Hannibal Lecter.

Pour son premier long-métrage, Justin Kurzel, à contrario du raffinement du personnage imaginé par Thomas Harris, opte pour une approche bien craspec avec une photographie tout en filtres jaune et vert et en couleurs désaturées, rappelant davantage le Henry, portrait d'un serial killer de John McNaughton ou le Chopper d'Andrew Dominik. Ce traitement de l'image se justifie par la banlieue / taudis dans laquelle vivent les protagonistes et accentue par la même occasion la sensation de malaise permanent, notamment lors des séquences de meurtres, traitées frontalement sans pour autant verser dans l'excès à la Saw et autres Hostel, le propos n'étant pas là mais bel et bien de les présenter au travers du regard de Jamie, cet ado qui croit avoir trouvé en John un mentor / père de substitution.

 

 

La première question qui se pose au sujet de ces séquences concerne leur véracité. Puisqu'il s'agit d'une histoire vraie, jusqu'à quel point leur représentation à l'écran est-elle conforme à la réalité et/ou a-t-elle été atténuée (ou amplifiée) ? On pense notamment ici à la séquence de strangulation, scène pivot du récit s'il en est puisque Jamie y passe alors à l'acte, plus par pitié pour la malheureuse victime que par pulsions meurtrières ; soit la scène la plus longue et éprouvante de toutes (pour l'anecdote, elle amena une bonne partie de la salle cannoise où était projetée le film à se vider rapidement). Plus dommage en revanche, au-delà du soin apporté à l'identité visuelle ainsi qu'aux personnages, est la sensation d'assister à une succession décousue de scènes de groupe supposées « justifier » la scène de meurtre suivante (il repère leur prochaine victime, lui trouve un « défaut » et passe à l'acte). L'ensemble finit dès lors par s'en trouver fragilisé et un poil longuet (2h). Un peu plus court et moins répétitif aurait sans doute permis de conserver l'oppression intacte jusqu'à la fin et de déboucher ainsi sur un excellent film de serial killer.

 

Résumé

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