Critique : Un poison violent

Nicolas Thys | 15 avril 2011
Nicolas Thys | 15 avril 2011

Le prix Jean Vigo 2010 est prometteur. Si le film est dans l'ensemble trop moyen c'est parce qu'il porte en lui à la fois les problèmes d'un cinéma d'auteur français trop vu ces trente dernières années et ses mutations en cours. Il cherche à se débarrasser d'un carcan pesant tout en cherchant ses marques et on a envie de voir le prochain film de la réalisatrice pour savoir si elle aura réussi à transformer son essai.

Film psychologique sur l'adolescence, il porte en germe dans sa réalisation et son interprétation, la marque d'un certain classicisme sentimental avec quelques uns des grands stéréotypes du genre. Et, ce qui en aurait fait un film plutôt novateur dans les années 70, dans une période post nouvelle vague propice à un certain réalisme décalé dans le jeu et l'action, le rend aujourd'hui un peu désuet dans son approche. A peine sorti, déjà vieilli en quelque sorte.

Pourtant certaines séquences plus travaillées détachent le film de Katell Quilévéré de ce cinéma pour le porter ailleurs, vers un nouveau réalisme qui n'en est plus vraiment un, situé dans un entre deux plus poétique. Plus proche des Grandes Personnes d'Anna Novion, sans oser assez entrer dans sa folie, et encore éloigné du travail d'un Laurent Achard par exemple, beaucoup plus noir et macabre, il porte quelques stigmates formels d'un renouveau qui pointe depuis quelques années, notamment dans son désir de chercher à trouver une autre liberté et un ton neuf.

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