Critique : Bonobos

Simon Riaux | 29 mars 2011
Simon Riaux | 29 mars 2011
Des documentaires animaliers taillés pour le cinéma, on n'en croise pas tant que ça, et la plupart ont tendance à sérieusement se ressembler, qu'ils s'agissent de superproduction contemplatives (Océans) ou de virulents plaidoyers écologistes ( The Cove). Une fois n'est pas coutume, Bonobos semble tailler sa propre voie dans cette faune déjà balisée.

Belge résidant au Congo, Claudine Andrée s'est prise d'affection pour les bonobos abandonnés du zoo de Kinshasa, pendant la guerre civile qui a ravagé le pays. Cet élan s'est transformé en passion, l'amenant à créer Lola Ya Bonobos (le paradis des bonobos) un espace protégé où elle s'est efforcée de préserver une espèce de plus en plus menacée, alors que les hommes détruisent son habitat et la traque pour sa viande. Un des points les plus intéressants du film est de révéler le quotidien et les problématiques d'une réserve. Ou comment protéger les animaux, les soigner, évaluer leur autonomie, sans les dénaturer, ni constituer un garde-manger pour prédateurs et autres braconniers.

Le réalisateur, Alain Tixier, met sensiblement l'accent sur l'importance de coopérer avec les populations locales, sur le nécessaire échange que cela implique. La réussite de Bonobos et d'être résolument pédagogue, de ne jamais verser dans l'imprécation moralisatrice, ou dans l'écologie bon teint pour militant de salon. Les singes y sont impressionnant d'humanité, même pour le spectateur averti. Voir ces animaux se distraire, se moquer les uns des autres, résoudre des problèmes, ou tout simplement communiquer, devient très vite fascinant. On comprend aisément comment Claudine Andrée a pu se prendre d'affection pour ces animaux, dont la particularité est de ne jamais rien régler par le conflit.

Évidemment, le film ne nous épargne pas quelques raccourcis, ou encore les effets appuyés d'une voix-off envahissante. On pourra trouver à redire au mélange d'images purement documentaires et de séquences plus scénarisées. Cependant, il est souvent impressionnant et hilarant de voir les bonobos jouer à la manière d'acteurs, et véritablement nous raconter leur histoire. Au final, Bonobos l'emporte grâce à sa générosité et sa simplicité, encore renforcée par un discours apaisé, fort de sa cohérence.

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