Critique : Légitime défense
En adaptant un roman de gare pour son premier film, Pierre Lacan savait pertinemment qu'il n'allait pas marquer le polar d'une pierre blanche. L'ancien comédien a donc opté pour un récit totalement axé sur l'efficacité quitte à signer une œuvre parfois trop sèche en émotions et en empathie pour ses personnages.
Mais difficile de ne pas éprouver un vrai petit plaisir de cinéma éphémère devant un film qui va droit au but en ne s'encombrant presque jamais d'une séquence inutile tout en offrant une narration éclatée qui l'éloigne du téléfilm policier cher à nos chaînes hertziennes. On suit ainsi avec intérêt la descente aux enfers d'un homme ordinaire rattrapé par son passé (Jean-Paul Rouve, excellent en monsieur tout le monde dépassé par les événements jusqu'au jour où...) et pourchassé de toutes parts.
En choisissant, à l'image d'une poursuite en voitures filmée à hauteur de conducteur, de rester constamment dans une succession de séquences réalistes (hormis une fin « too much » qui prête à discussion), Lacan vise juste et permet une identification au récit que la relative simplicité psychologique des personnages n'offre guère.
Dans le paysage bien pauvre du cinéma policier hexagonal, Légitime défense fait office de belles promesses. Comme l'avait été Contre-enquête en 2007.
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