Critique : Evil Angel – L’Ange de Satan

Autant le dire tout de suite : Evil angel est une excellente petite surprise, à réserver cela dit au public bien particulier des amateurs de DTV, parce qu'il s'agit là d'un film flirtant allégrement avec le bis et nos instincts cinéphiles les plus déviants.

Le scénar se révèle plutôt nébuleux durant sa première demie-heure, pendant laquelle il jongle avec les personnages de façon pas toujours très heureuse, en donnant volontiers l'impression de partir un peu dans tous les sens. Cela dit, l'enchainement des premières séquences reste toujours assez intriguant, grâce à des effets spéciaux très réussis (qui n'ont jamais le côté cheapos qu'ont souvent les productions de ce calibre) et, soyons honnêtes, grâce aux nombreuses séquences de sexe qui émaillent la première bobine, qui éveilleront forcément l'intérêt des érotomanes avertis. A ce titre, Ava Gaudet se révèle beaucoup plus attirante et sexy au naturel que sur l'affiche du film, où elle se la jouait « femme fatale » avec tout ce que cela implique d'érotisme figé à la papa.

Imprévisible durant le gros de sa première partie, Evil angel décolle vraiment quand arrivent enfin ses séquences d'horreur frontales, qui se révèlent franchement bourrines et extrêmement violentes (à ce titre, la séquence dite « du bordel » s'impose vraiment comme un pur plaisir déviant et bien jouissif, émaillé qui plus est de plans très joliment composés).

Alors qu'importe finalement si la dernière partie du film est quant à elle cousue de fil blanc et flirte même occasionnellement avec le second degré (la séquence du spécialiste ès sciences occultes), qu'importe si le film dure de fait une grosse demie-heure de trop, car ce dernier reste plaisant jusque dans son utilisation malicieuse des clichés. Comme disait notre ami Alfred de Musset, qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse !