Critique : Un chic type

Stellan Skarsgard se définit lui même comme « l'acteur le plus heureux du monde. » En jouant régulièrement des personnages secondaires marquants dans de grosses production hollywoodiennes (Peur Bleue, Pirates des Caraïbes), le comédien s'est taillé une solide réputation internationale qui lui permet de mettre en lumière les films plus modestes auxquels il participe dans son pays natal. Un Chic type en est le parfait exemple, le comédien y apporte tout son talent et permet à cette oeuvre modeste de gagner immédiatement en sympathie.

Ulrick vient de passer 12 ans en prison pour meurtre. Ce n'est pas un mauvais gars, il a simplement fait les mauvais choix et rencontré les mauvaises personnes. Mais que voulez-vous, il ne sait pas dire non. Dès les premiers plans du film, il semble évident que le rôle a été conçu pour Skarsgard, lui permettre d'affiner son image de type bourru et glacial et d'y injecter une dose d'absurde et d'humanité salvatrice. Ulrick navigue sous nos yeux amusés entre un patron lunaire, une logeuse qui le harcèle sexuellement, et des mafieux incompétents qui voudraient le voir reprendre les affaires. Le film suit le rythme lent et mutique de son personnage, et permet à l'ensemble de laisser éclore ici et là des séquences décalées, parfois hilarantes ( les scènes de sexe entre Ulrick et sa logeuse).

Néanmoins, force est de constater que sans la présence de Skarsgard, tout cela paraîtrait bien plus fade et banal. Si la mise en scène de Hans Peter Molland est propre et fonctionnelle, tout cela est loin d'être inspiré. Même les quelques moments de poésie qui se dégagent du film (Ulrick et son fils, sa relation avec une collègue de travail un peu paumée) sont plus à mettre au crédit des comédiens que du cinéaste.

Un Chic type ne révolutionnera donc pas votre rapport au cinéma, mais si vous êtes un aficionado de son comédien principal, ou tout simplement à la recherche d'une comédie douce amère honnête et sensible, voilà un chic film.