Critique : Slovenian girl

La Rédaction | 31 janvier 2011
La Rédaction | 31 janvier 2011

« Slovenian girl », c'est le nom de code d'Aleksandra, Sacha pour les intimes, une jeune étudiante de 23 ans qui pense obtenir son indépendance en se prostituant. Mais rien n'est si facile et, dès la première scène, l'ambiance est posée : avant d'avoir l'occasion de s'offrir, son client, un homme politique peu précautionneux s'agissant de la posologie du viagra, fait une crise cardiaque. Dès lors, la police slovène ne cesse de rechercher cette « slovenian girl », le seul témoin oculaire du décès.

Le film prend le parti d'une esthétique naturaliste. Formellement brutal et parfois assez impudique, il durcit un propos qui se suffit pourtant à lui-même. Même si Damjan Kozole, le réalisateur, peine à s'emparer pleinement de son sujet, au demeurant violent, il parvient à dépeindre les mœurs d'une frange de la population de la province slovène qui fantasme la capitale et les possibilités qu'elle offre. Le personnage du père, notamment, est parfaitement touchant. Frôlant la médiocrité et la ringardise, il donne quelques clés de compréhension au personnage de sa fille, Aleksandra, amphigourique et difficile à décrypter. 

En effet, rien ne semble la prédisposer à la prostitution, à part l'aspect pécuniaire de l'affaire. Damjan Kozole ébauche sans jamais vraiment approfondir l'entrée dans ce métier. Il tente de décrire les violences, tant physiques que psychologique, et la rapidité de la descente aux enfers, liée à la manière dont les réseaux mafieux procèdent pour récupérer les filles. Mais à vouloir traiter tous les aspects de ce thème, le film perd en efficacité. Cela dit, Slovenian girl peut se targuer de capter son public par à-coups et de tenter - avec, certes, quelques maladresses - de témoigner d'un fléau.

Laure Beaudonnet

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