The Troll Hunter : critique en chasse

Le pitch de départ (un groupe d'étudiants norvégiens part à la recherche de mystérieux trolls géants) n'est en effet que prétexte à un pur défouloir visuel, à une déclaration d'amour au cinéma de genre : un film fait par des fans pour les fans. Réalisé en caméra subjective, ce qui, forcément, donne lieu aux sempiternelles courses-poursuites brouillonnes, le long-métrage réussit pourtant le pari de faire oublier sa forme pour nous intéresser au fil du temps à cette histoire totalement barrée.

Au-delà du concept jadis usité par les Documents Interdits et autres Projet Blair Witch, le film prend le temps d'exposer ses personnages et leurs motivations. Pari réussi, l'empathie est immédiate. Une fois les impératifs scénaristiques expédiés, le film prend son envol et force est de constater qu'on apprécie d'être envouté de la sorte. Dépassant rapidement son statut de « film de potes », l'œuvre et son onirisme assumé oscillent entre moments de bravoure visuels (les effets spéciaux ont sacrément de l'allure) et humour pince sans rire. A ce titre vous nous direz des nouvelles du « combat en armure ». Instantanément culte !

D'une humilité et d'une sincérité évidentes, le métrage conquiert le spectateur en quelques minutes. On se plait à vaciller constamment dans ce grand huit de sensations où frissons d'effrois bon enfant côtoient de purs moments de grâce. Fluide et haussant son niveau d'exigence au fil des minutes, The Troll Hunter devrait connaitre une carrière significative. Destiné à devenir un petit objet culte que les fantasticophiles feront tourner entre eux. Tout juste peut-on lui reprocher une dizaine de minutes plombant légèrement le récit. C'est bien peu pour tant de plaisir.