Le Dernier des Templiers : Critique

Laurent Pécha | 11 janvier 2011
Laurent Pécha | 11 janvier 2011

La traduction française de Season of the witch peut être vue comme un sacré bel hommage à son acteur principal. Nul doute, en effet, que Nicolas Cage est bien le dernier templier d'un cinéma d'un autre âge, celui du gros plaisir coupable voire tout simplement du nanar que l'on peut découvrir en salle.

Alors que tous les actioners des 80's et 90's ont abandonné l'idée d'échapper au DTV ou doivent se regrouper ensemble pour parvenir à leurs fins (The Expendables), il y en a un qui résiste, le Highlander du cinéma bourrin : Nic Cage ! Sorte de cousin germain américain de notre Lambert national, le neveu de Coppola est un mec qui choisit ses projets pour des raisons parfois (souvent) totalement simplistes voire enfantines (« Ce sont les films que je regarde, alors je me suis dit, pourquoi ne pas les faire ? ») créant ainsi une filmographie unique au monde où le meilleur côtoie allégrement le pire.  

 

 

Avec Le dernier des templiers, c'est bien évidemment (vous avez bien vu l'affiche  non ?) dans la seconde catégorie que l'on se trouve. S'enthousiasmant ici de donner la réplique (de manière brève) à Christopher Lee, Cage nous plonge dans l'univers grandiloquent du Moyen-âge où peste et sorcellerie font bon ménage. Sous la houlette de Dominic Sena (tiens un autre indice pour le résultat final), le comédien met toute son énorme conviction - et il en a le bougre - à nous faire croire que le spectacle à l'écran est « bigger than life ». Alors, il pourfend du Maure à tour de bras dans une séquence « anthologique », se lance dans la traversée d'un pont branlant qui possède « presque » le même suspense que Le Salaire de la peur ou son remake Sorcerer, joue au concours de bonnes vannes avec son pote Ron Perlman venu sans doute là se rappeler la bonne époque du Nom de la rose, se bagarre avec des loups mutants, et nous réserve un dernier tiers proprement stupéfiant où démon, prêtres possédés et consorts sautent dans tous les sens au rythme d'effets visuels bigrement ringards.

 

 

 

Résumé

Bref, Nico envoie du lourd tout en éradiquant la peste d'Europe. C'est un sacré bonhomme et ce serait bien dommage qu'il change de crémerie car ce genre d'expérience cinématographique se fait bien trop rare. Il nous manquerait alors terriblement l'artiste !

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commentaires
Flo
27/07/2023 à 13:00

Ça pourrait être une sorte de « Van Helsing » (celui de Stephen Sommers) qui se prendrait un peu au sérieux… Mais ça n’est pas si con que ça en a l’air.
Même si c’est fait avec l’efficacité d’une série B, on a bel et bien des personnages évoluant en zones de gris, tiraillés entre la moralité et le devoir. Bien que nos deux chevaliers principaux soient les moins ambiguës, donc les plus ouvertement héroïques. Tandis que, bien malin qui pourra prédire l’évolution des autres, entre celui qui apparaît comme un salaud désigné (alors qu’en fait, mince il avait raison), et ceux qui semblaient si attachants… tous sont des victimes du Destin, dans une charge assez anti cléricale, surtout pour ce qui concerne l’oppression des femmes, sous le prétexte de la sorcellerie.
Ce qui fait que les trois quarts du film évoluent dans une ambiance plutôt réaliste (même si le style et la photographie ne sont pas adaptés à ça), à se demander si le Surnaturel existe réellement ou pas… si de terribles erreurs ne vont pas être commises.
Et lorsque le final plonge alors dans le déluge d’action à effets spéciaux, pas beau du tout et très bourrin, au moins ça permet de cesser toute ambiguïté. Et de mieux réunir ces protagonistes sous une bannière commune (le Bien, contre le Mal absolu). Un cadeau, qui leur donne un but clair et précis pour la première fois de leur vie.
C’est donc un film plutôt optimiste, qui croit en l’humain et à sa rédemption.

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