Critique : Rendez-vous l'été prochain

Sandy Gillet | 28 décembre 2010
Sandy Gillet | 28 décembre 2010

La semaine dernière sortait Les émotifs anonymes, petite comédie romantique qui usait des codes du genre d'une manière assez habile provocant chez le spectateur sourires attendues et entendues. Rendez-vous l'été prochain est le premier long réalisé par l'acteur Philip Seymour Hoffman qui lui aussi s'attaque au genre usant quasiment des mêmes ficelles mais sans pour autant obtenir les mêmes résultats. Il est d'ailleurs étonnant de voir à quel point l'un est le négatif de l'autre. En fait ce qui pêche ici est la volonté de faire pencher le film vers quelque chose qui ressemble à une thérapie de groupe expiatoire et curative sur les névroses de la vie. Le cliché glauque et vain n'est alors jamais loin. N'est pas Woody Allen version Manhattan qui veut !

La comédie romantique peut verser dans quelque chose de plus profond c'est indéniable. Il suffit de voir le réussi Love et autres drogues qui sort aussi cette semaine pour s'en convaincre. Mais le premier long de Philip Seymour Hoffman manque à l'évidence de repères et souffre de cette identité « indy » qui bien souvent se donne pour ambition de traiter de sujets à forte connotation sociale sans y arriver dans la majorité des cas. Ici Hoffman veut traiter entre autre de la thématique de l'image que l'on renvoit et de tout ce qui en découle : la place dans un groupe social, l'acceptation de son corps, la prise de conscience de sa sexualité... Bref des sujets déjà lourds qui appuyés par une mise en scène où rien n'est laissé au hasard asphyxient les acteurs et le spectateur par la même occasion. Quand de surcroît l'empathie avec les personnages n'est pas au rendez-vous on a donc du mal à se passionner pour cette énième histoire de ces deux tourtereaux introvertis qui vont donc se découvrir et s'aimer.

Reste tout de même la prestation d'Hoffman (certes un tantinet théâtrale) et quelques plans d'extérieur où New-York sous la neige apparaît comme une ville lumière paradoxalement sombre et inquiétante, certainement telle que se le représente les deux personnages principaux.  Cela donne un peu d'air et de sens à un ensemble maniaque, puéril et désespérément naïf.

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