Critique : Le Secret de Charlie

Manon Provost | 7 novembre 2010
Manon Provost | 7 novembre 2010

Orchestré à la larme près, Le Secret de Charlie ravira les jeunes filles en fleurs qui seront émerveillées par la plastique d'un Zac Efron méché et bien léché. 

Scintillements solaires sur les vagues agitées d'une course de voiliers : deux frères franchissent la ligne d'arrivée, montrant l'évidence d'une complicité exaltée. Athlétique, mèche de cheveux bien dessinée, Charlie St. Cloud (Zac Efron) est l'incarnation même de la promesse d'une réussite. Navigateur émérite et héros de la famille, il s'apprête à embarquer pour Standford et s'enivre déjà du brillant avenir qui lui sourit enfin. Mais la vie est cruelle. Une promesse faite et un choc frontal balaient d'un revers de poids lourd ses projets d'évasion. Inconsolable après la mort prématurée de son frère cadet et piégé par la culpabilité de celui qui reste, Charlie s'inflige le châtiment du renoncement. Ce ne sera pas Sandford mais une une vie recluse, perdue entre deux mondes, celui des morts et des vivants, où Charlie et Sam se donnent rendez-vous chaque soir... Jusqu'au jour où une rencontre remet en question le secret mystique qui lie les deux frères à la nuit.

Le nez modelé à la perfection et les cils qui disent bonjour aux sourcils, Zac Efron a le bleu des yeux entêtant, dans lequel il est facile de se perdre et d'en oublier son jeu basique. Malgré tout, il a la larme convaincante et les épaules solides, ce qui permet au film de se dérouler sans qu'on hoquette. Entre tragédie et comédie romantique, le réalisateur de 17 ans encore remet le couvert avec un scénario certes efficace, mais dont les codes narratifs trahissent la facilité de l'histoire. Les bons clichés y sont bien inscrits et les larmes se dessinent avec flegme sur les joues bien lisses d'acteurs à la mécanique bien rôdée. Et Burr Steers ne s'est pas fait prier pour plonger ses personnages au cœur d'une forêt brumeuse ; une recette gagnante imparable depuis que Twilight a redonné aux espaces verdoyants et vaporeux toute leur dimension mystique et mythique, où les cœurs peuvent s'émouvoir et les corps s'entrevoir. 

Musique grandiloquente et ralentis bien placés, Le Secret de Charlie revisite, sans la dimension thriller, le « I can see people died » d'un Sixième Sens minaudant sur un ton romantique, oscillant avec un Ghost pour teenagers à la sensibilité affranchie de toute exigence. La lumière inonde le cadre, l'étoile filante fait son œuvre et le spectateur est contraint de laisser parler son côté « midinette » pour ne pas se sentir un peu niaiseux... Encore un film vu et revu qui fera recette auprès des jeunettes, ou de ceux dont l'âme est restée en mode bluette.  

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