Critique : Mariage à l'Islandaise

Nicolas Thys | 2 septembre 2010
Nicolas Thys | 2 septembre 2010
Lorsque la monteuse d'Eternal Sunshine in the Spotless mind choisit de passer à la réalisation, cela pouvait difficilement engendrer autre chose que ce Mariage. Malgré quelques problèmes au niveau du script qui contient un nombre limité d'idées pas toujours parfaitement exploitées, l'ensemble reste bien rythmé, délirant et réjouissant.

Si le récit et la noirceur en sont à mille lieues, stylistiquement on est proche du dogme, même si ce mouvement a pris fin, et du faux film de famille à la Festen (dont la cinéaste a également assuré le montage). Un tournage en sept jours, peu de moyens : aucun trucage, une petite caméra numérique et une prise de son directe. Ajouté à cela, des paysages naturels à couper le souffle (l'Islande encore et toujours) et une histoire simple, celle d'un mariage qui foire car dans un pays où le vide est la donnée principale, il est difficile de trouver la petite église qu'on cherche !

Mais, la grande qualité du film reste son montage très fort et singulier. Couplé à un tournage à l'épaule et assez proche des acteurs, le montage disloqué et nerveux nous fait percevoir les sensations de chacun des personnages, leur folie, leur peur latente, leur desarroi et leurs frustration en quelques coupes bien choisies et à l'opposée de toute grammaire cinématographique.

Outre son picaresque et sa photographie, c'est bien là que réside la véritable beauté cinématographique de l'oeuvre. Et on comprend alors que Valdis Oskardottir est l'une des plus importantes monteuses actuelles et une réalisatrice à suivre.

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