Critique : Always - Pour toujours
Premier remake réalisé par Steven Spielberg, Always transpose l'histoire de Un nommé Joe de Victor Fleming dans
le monde des pompiers volants. En sauvant son meilleur ami (John Goodman
toujours épatant) d'une mort certaine, Pete Sandich (Richard Dreyfuss dans le
rôle autrefois tenu par Spencer Tracy) se tue. Il retourne sur terre invisible
de tous sauf du spectateur avec la difficile mission de faire comprendre à sa
compagne (une Holly Hunter à fleur de peau) que la vie doit continuer.
Tourné à une période où Spielberg cherchait un second souffle après une
première partie de carrière impressionnante, Always est un film à part dans sa filmographie. Pas totalement
maîtrisés, les bons sentiments dont est capable le réalisateur d'E.T plombent par moments le récit. Le film n'en demeure pas moins une
réussite.
On savait que Spielberg n'a pas son pareil pour filmer des séquences d'action
impressionnantes. On ne s'étonne donc pas que les scènes d'incendie mettent en
scène les avions soient d'une efficacité redoutable. Mais là où il surprend, c'est avec le tact, la légèreté et la grâce avec
lesquels il filme cette émouvante histoire d'amour. Bien épaulé par ses acteurs
tous épatants à l'exception du bien fade Brad Johnson en jeune premier,
Spielberg touche la corde sensible qui sommeille en chacun de nous. Sans artifices grossiers et en se tenant magnifiquement à son amusant mais
aussi terrible concept de base (la frustration de Dreyfuss ne pouvant plus
interagir est aussi bien difficile à accepter pour lui que pour le spectateur),
le réalisateur mène tout doucement et avec une facilité déconcertante son récit
à bon port.
Par la même occasion, il offre son dernier grand rôle à un immense Dame du
cinéma : Audrey Hepburn, impériale en guide de l'au-delà. Avec un si beau
visage et sourire, l'annonce de la mort n'a jamais paru aussi agréable.
Lecteurs
(2.0)