Critique : Insoupçonnable

Laurent Pécha | 29 juillet 2010
Laurent Pécha | 29 juillet 2010

D'entrée, il y a comme un vice de forme avec ce titre qui titille l'intellect et qui permet très vite d'être en avance d'une bonne heure quinze sur l'intrigue. Une fois que l'insoupçonnable ait été démasqué, que reste t-il pour un thriller qui développe une terrible machination-manipulation ? L'empathie que l'on peut avoir pour ses protagonistes bien sûr ! Et alors, c'est un peu le fiasco à tous les étages.

Difficile de croire en cette Laura Smet dont sont éperdument amoureux Grondin et Berling. Ni femme ni lolita, Smet navigue en eaux troubles et malgré une évidente sensibilité, se noie dans un rôle assurément pas fait pour elle. A ses côtés, Marc-André Grondin fait dans le pilotage automatique pour défendre un personnage bien trop unidimensionnel (il aime Laura et vit mal le plan que sa jeune compagne lui a imposé). Et Charles Berling déroule son jeu d'homme mûr au cœur sensible avec un flegme finalement lassant.

Tout ce petit monde se tire dans les pattes de manière feutrée sous la caméra de Gabriel Le Bomin (Les Fragments d'Antonin) sous influence du maître du suspense, Alfred Hitchcock. Rien de déshonorant dans cette tentative de thriller à la française, juste la furieuse impression d'arriver bien longtemps après la bataille. De là à ce que le distributeur en ait eu conscience pour le sortir, de manière finalement bien anodine, au cœur de l'été, est loin d'être insoupçonnable.

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