Critique : Question de coeur
ne s'arrête pas là. Le public français a toujours plébiscité la chanson italienne : d'Umberto Tozzi (d'ailleurs co-producteur du film) à Claude Barzotti et consorts, ils ont vendu parfois plus en France que dans leur pays natal. La langue est si proche qu'elle nous parle tout en nous apportant cette touche d'émotion et de romantisme en plus.
Questione di Cuore est un condensé de tout
cela. Il nous prouve encore que le cinéma italien nous manque. En adaptant un best-seller
italien, Francesca Archibugi a voulu nous décrire l'Italie d'aujourd'hui de la
plus
belle façon : la rencontre de deux mondes que tout oppose. Angelo un jeune carrossier est victime d'un infarctus et rencontre à l'hôpital un autre malade cardiaque, Alberto,
un scénariste affable, impulsif. Alberto vit à Rome avec une compagne
comédienne dévouée, mais il ne cesse de la tromper, entre peur de la page blanche
et doutes sur ses projets. Il n'a pas encore fondé de famille, trop centré
sur lui-même. Angelo est un bon mari et bon père de deux enfants, bientôt d'un troisième, la boutique tourne, et
tout le monde compte sur lui. Ces deux profils différents vont s'apprivoiser pour mieux guérir, revivre, et profiter à fond de
chaque instant. La remise en cause de soi inhérente à chaque moment grave de la
vie, type carpe diem, prend ici tout son sens.
Ce film aurait pu vite verser dans le pathos sans les rires et les savoureux dialogues entre ses deux héros. La réalisatrice est aussi parfaitement consciente que « le film allait reposer sur les acteurs ». Antonio Albanese (Alberto) star en Italie est en roue libre et montre son sens de l'impro dans des tirades hilarantes. Face à lui, Kim Rossi Stuart nous prouve qu'il est un acteur complet. Plus habitué aux rôles tragiques, il sait ici jouer sur cette corde tout en étant drôle et naturel. On l'avait connu dans La Caverne à la rose d'or, il a fait du chemin et il vieillit bien. On espère aussi le revoir derrière la caméra. Plein de tendresse et d'humour, Questione di cuore saura toucher les âmes sensibles et ceux qui croyaient leur cœur éteint.
Louisa Amara
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