Critique : Top cops

Patrick Antona | 22 juin 2010
Patrick Antona | 22 juin 2010

Revival du buddy-movie comme on n'en fait plus depuis les années 80, le dernier film de Kevin Smith aura de quoi surprendre la fan base de celui qui représente le parangon de la geek attitude. Car si tous les ingrédients sont bien présents pour en respecter les codes (le couple de flics atypiques, le cadre urbain, le side-kick comique, les collègues railleurs et la musique au synthétiseur !), l'angle adopté par le créateur de la saga Clerks hésite entre franche parodie rigolarde et regard affectueux sur un genre tombé en désuétude, sans vraiment convaincre au final.

Film de commande qui tente d'allier les talents comiques de Bruce Willis (parfait en vieux loup à qui on la fait pas) et Tracy Morgan (échappé de 30 Rock sans rien avoir perdu de sa logorrhée), Top cops recèle quelques moments assez drolatiques, comme l'interrogatoire du début ou la rencontre avec Sean Williams Scott reconverti en yamakasi. Mais il n'arrive jamais à trouver le point d'équilibre qui lui permet un moment de dépasser le seul niveau de l'hommage servile. Donnant l'air d'être souvent improvisées, les joutes verbales fonctionnent bien dans une première partie qui pose les personnages et les enjeux mais finissent par tomber dans la redite lassante, ces moments semblant être des palliatifs à une action plus que déficiente, Kevin Smith n'étant visiblement pas l'homme de la situation pour mettre en scène un bon gunfight ou une poursuite qui dépote. Il n'est pas non plus très aidé par un scénario qui offre comme ressort dramatique essentiel la recherche d'une carte de baseball Andy Pafko dérobée à Bruce Willis, permettant de remonter ainsi jusqu'à un gang de violents trafiquants latinos. On a quand même connu des McGuffin plus crédibles dans la comédie d'action ! 

Mais le bilan n'est pas globalement négatif, on s'amusera ainsi à relever les clins d'oeil appuyés aux références du genre que sont 48 Heures et la série de L'Arme fatale et à se replonger avec plaisir coupable dans la musique des 80's avec des hits comme "No Sleep Till Brookly" des Beastie Boys ou "Soul Brother" de Patti LaBelle. Côté comédie, le meilleur résiderait dans les séquences où Sean William Scott joue au trouble-fête, volant quelque peu la vedette à notre paire de flics, mais sur le long, Tracy Morgan réussit à gagner quelque épaisseur pour dépasser le cadre du simple partenaire encombrant. Bruce quant à lui fait son boulot comme à l'accoutumée, même si l'on sent qu'il est bien loin le temps de John McLane, mais son jeu distancié voire amusé, comme s'il n'était pas dupe de la farce auquel il participe, est pour beaucoup pour faire passer une pilule que l'on aurait aimé être plus digeste.

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