Critique : Hatchi

Vincent Julé | 10 juin 2010
Vincent Julé | 10 juin 2010

L'histoire du chien Hatchi est vraie. Dans le Japon des années 30, le Hachiko original attendait tous les soirs son maître à la gare de Shibuya à Tokyo, et il continua même après son décès. Pendant près de 10 ans, jusqu'à en mourir d'épuisement et de vieillesse. Ce fait divers devenu légende, tous les japonais le connaissent, il fait aujourd'hui partie intégrante de la culture nationale du pays, de l'inconscient collectif comme symbole de fidélité et de loyauté. Une statue de bronze a été dressée en son honneur à Shibuya et est encore le point de rendez-vous incontournable de tous les jeunes et étrangers. Son image est aussi utilisée au quotidien, pour des portables, une banque, à la télévision.

Ainsi, cette histoire a déjà été racontée en livres, mais aussi en film, réalisé en 1987 par Seijiro Koyama et toujours inédit chez nous. C'est en fait la première fois qu'elle est racontée à l'occidental, et il ne fait aucun doute que beaucoup la découvriront grâce à ce bon Richard Gere, ici maître, acteur et producteur. Il faut aussi le remercier d'avoir embarqué Lasse Hallström, qui signe son 19e mélo maousse costaud. Le film est bien sûr nul, si certains se posaient encore la question, entre la prise d'otage et le bulldozer. Il n'y a rien à sauver, surtout que le réalisateur se permet de coller des intentions humaines au chien, et même des souvenirs avec flash-back et tout. Ok, il appartient à la race de chiens Akita, soi-disant plus intelligents et raisonnés que les autres, mais hein, oh, tout de même. En gros, il va juste pas chercher la baballe.

Mais restent ce chien, ce rituel, l'histoire, le temps. Alors que Lass(i)e réussit même à rater ses ellipses, il suffit de voir ce gros et vieux patapouf de Hatchi remonter la rue, prendre le virage et s'installer devant la gare pour ressentir une vague... à l'âme. Et lorsque le film se fait totalement manipulateur, typiquement occidental, avec la femme du défunt maître qui revient 10 ans plus tard... elle se transforme en torrent de larmes. La honte. 

 
Le vrai Hachiko. Allez, pleurer bordel !

 

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