Critique : La Princesse de Montpensier

Sandy Gillet | 16 mai 2010
Sandy Gillet | 16 mai 2010

En adaptant une nouvelle un peu oubliée de Madame de Lafayette qu'elle écrivit avant La Princesse de Clèves, Bertrand Tavernier a comme qui dirait voulu se plonger et se perdre à nouveau dans l'Histoire de France. De celle qui permet d'oublier (un peu) les déboires subies sur son précédent film tourné aux Etats-Unis. De celle qui permet surtout de passer (en partie) l'éponge sur les dix dernières années dans la filmo du cinéaste. Car c'est un fait, cette Princesse de Montpensier a tout pour plaire à défaut d'être complètement réussi.

Plaisir d'une mise en scène retrouvée d'abord à la fois généreuse, décomplexée et classique. Comme une sorte de retour à l'essentiel d'un cinéma qui doit d'abord raconter une histoire avec pour seule ambition d'embarquer physiquement le spectateur dans un voyage trépidant au cœur d'un récit passionnel qui a pour toile de fond la guerre de religions dans la France du XVIème siècle.

Plaisir d'une direction d'acteurs qui fait plus penser à une déclaration d'amour  avec en tête une Mélanie Thierry (parfaite dans le rôle-titre) au centre bien malgré elle d'un triangle amoureux détonnant. Plaisir des sens enfin avec entre autre une photo lumineuse qui annonce les futurs toiles de la période dite classique d'un Nicolas Poussin par exemple.

Tavernier s'amuse donc et cela se ressent. À tel point qu'il a du mal à conclure préférant diluer quelques séquences clefs dans un verbiage inutile tuant dans l'œuf certaines envolées lyriques pourtant essentielles au crescendo du drame qui se noue à l'écran. C'est dommage mais pas dommageable à un film qui s'appuie au demeurant sur une adaptation intelligente. Et puis on est tellement heureux que Tavernier retrouve ses sensations que l'on verra au prochain film si tout cela n'est qu'un simple feu de pailles...

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