Freddy, les griffes de la nuit : critique cauchemardesque

Laurent Pécha | 25 septembre 2017 - MAJ : 01/10/2018 22:18
Laurent Pécha | 25 septembre 2017 - MAJ : 01/10/2018 22:18

De La Colline a des yeux à La Dernière maison sur la gauche, les remakes des films de Wes Craven s'étaient jusqu'ici bien passés. Mieux, pour certains, les nouveaux bébés avaient surpassé leur modèle, le cinéma du papa de Freddy ayant une certaine tendance à mal vieillir. Bonne nouvelle pour le père Wes, évincé comme un malpropre du remake de Les Griffes de la nuit (en parler lui déchire le cœur et cela se ressent même au téléphone), son Freddy ne risque pas d'être oublié. Ce Freddy, les griffes de la nuit de Samuel Bayer est de loin le pire film de la saga, qui a pourtant déjà quelques casseroles derrière elle, et peut largement concourir au pire remake de la vague décidemment inépuisable des classiques du cinéma d'horreur des seventies et eighties.

FREDDY OUI OUI

Au bout d'une heure quarante interminables (ne vous endormez pas qu'ils disent sur les affiches : c'était pourtant le seul bon conseil à nous filer), c'est très simple : Freddy, les griffes de la nuit, ne vaut pas un clou rouillé tordu face à l'original. Comparer les deux scènes d'ouverture permet de se rendre compte du degré abyssal de qualité entre les deux films.

 

Freddy

 

Chez Wes Craven, une fille en chemise de nuit, erre dans les couloirs déserts et nocturnes d'un lycée pour finir dans le sous-sol pourchassée par un mystérieux boogeyman. Elle se fait attaquer, griffer et se réveille brutalement dans son lit en hurlant. Sa mère vient la voir et l'on découvre que ce n'est pas un cauchemar traditionnel puisque la chemise de nuit porte la marque de lacérations des griffes.  Une ouverture magistrale : on est intrigué, mis sous tension, on ne comprend pas grand-chose mais on veut définitivement en savoir plus.

26 ans plus tard, un pauvre diner des plus classiques. Un jeune homme (à la tête d'endive) comate devant son café. Il entend du bruit et décide d'aller dans les cuisines (décor archi banal). Il est alors attaquer par Freddy (autant le voir tout de suite hein). Il se réveille, sa copine de serveuse vient le voir, lui sort une petite boutade et lui de s'apercevoir que sa main saigne. C'est l'effet canada dry, ça croit marcher sur les plates bandes du film original alors que c'est juste d'une platitude absolue.

 

Ne. Pas. Dormir.

ZZZZZZZ

Et ça va continuer comme ça jusqu'au bout. Avare en meurtres (5 tout au plus dont 3 expédiés dans les 20 premières minutes), reprenant jusqu'au foutage de gueule les incontournables des Les Griffes de la nuit (la séquence de la baignoire a de quoi vous faire sortir de vos gonds), n'instaurant aucune mais alors aucune empathie pour ses jeunes futures victimes, se fichant totalement de rendre « crédible » l'univers d'Elm Street et les « règles » des cauchemars (vive la micro sieste pour tout justifier), offrant un Freddy risible entre roi de la punchline pourrie et pédophile récidiviste (adieu subtilité et vive le glauque) auquel Jackie Earle Haley n'apporte vraiment rien, Freddy 2010 a tout faux.

 

Résumé

 « Attraper le spectateur par la gorge et ne jamais le laisser respirer tout en sachant où vous allez » disait Billy Wilder au cours de ses conversations avec Cameron Crowe. Visiblement, y en a en 2010 qui devraient se plonger dans la lecture des dires de leurs prestigieux prédécesseurs.

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commentaires
anti robert englund
26/09/2018 à 12:44

J'ai arrêté cette bouse avec robert englund au bout de 20 mn ! A vomir ! Voir freddy jouer les comiques c'est pas pour moi ! Et essayez d'être crédible ! Les remakes de film d'horreur sont 1000 fois mieux que ces bouses des années 70,80, quand je vois cette crétinerie de tobe hooper et après je vois le remake, oulala :-)
Le remake de Chucky va enterrer.cette bouse des années 80.

nico
26/09/2018 à 07:59

J'ai arrêté de regarder après la scène d'ouverture.

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