Critique : Une nouvelle ère glaciaire
Comment dire... Il y a des films dont on préfèrerait ne même pas parler tant la gène prédomine sur toute envie de s'en moquer. Une nouvelle ère glaciaire est de ceux-là : c'est un film qui se prend extrêmement au sérieux, entend parler au premier degré de sujets graves et forts, le tout dans un style austère et mutique, à la façon d'un Bruno Dumont. Et c'est parti pour une centaine de minutes d'intentions qui viennent s'écraser l'une après l'autre sur l'écran sans qu'aucune d'entre elles parvienne jamais à faire mouche.
Un temps, le film de Darielle Tillon se fait
extrêmement intrigant. Des gens un peu laids, aux intonations étranges,
échangent des propos obscurs dans un terrain vague. Irrémédiablement
attiré par un tableau qui ferait fuir tout être humain normalement
constitué, l'amoureux de cinéma d'auteur déviant ne fait alors que se
concentrer davantage, mais doit vite se rendre à l'évidence. Une nouvelle ère glaciaire est un
film Canada Dry, qui ressemble à du cinéma mais n'en est pas vraiment.
C'est davantage un empilement de scènes archi prétentieuses et
atrocement mal jouées qui ambitionnent de raconter le monde et ses
tourments mais ne sont tournées que vers le nombril de leur auteur. Le
film réussit brillamment une chose : mettre mal à l'aise le spectateur
et lui donner envie de s'enfoncer dans son siège et de disparaître sous
terre.
Beaucoup de blabla pour simplement dire du mal d'un film dont
la majeure partie s'oublie très rapidement et qui ne laisse
malheureusement que très peu d'images positives - une scène de concert,
moins mauvaise que le reste car plus naturelle - et quelques souvenirs
insoutenables. En particulier la conclusion, qui entend parler de
monstruosité mais le fait avec tellement de maladresse et si peu de
conviction qu'on a mal pour la réalisatrice et ses acteurs. Le manque de
moyens pourrait rendre indulgent s'il suffisait à expliquer le quart du
dixième de la gigantesque consternation créée par ce truc. Mais
passons.
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