Centurion : Critique

Laurent Pécha | 18 février 2010
Laurent Pécha | 18 février 2010

Après avoir déconcerté pas mal de monde avec son bordélique mais assumé Doomsday, Neil Marshall, mister film d'horreur de la décennie passée avec The Descent, s'attaque à un nouveau genre : le péplum. Et forcément, le bougre ne fait pas comme tous les autres. Même si la photographie très froide rappelle les grandes heures de l'ouverture de Gladiator, Centurion possède un atout que peu de ses prédécesseurs avaient : un rythme très soutenu.

De toute évidence, Marshall est un homme pressé et son récit, il veut le mener tambour battant. Le réalisateur anglais va ainsi droit à l'essentiel, n'offrant que peu de répit à ses spectateurs et encore moins à son groupe de centurions, survivants d'une embuscade meurtrière, et partis à la recherche de leur général prisonnier.  

Ou n'est-ce pas eux qui sont traqués par la peuplade barbare locale ? Car, dans Centurion, tout change très vite. Marshall multiplie les désamorçages d'histoires. Un personnage semble être la clé de voute du récit, le cinéaste le supprime de manière expéditive. Un suspense est créé (arriveront-ils à temps à un tel endroit ?) pour être sacrifier quelques bobines plus tard pour la cause d'un nouvel objectif et l'occasion d'une nouvelle séquence d'action âpre et violente. Ah, la violence, Neil, il connaît bien et il aime vraiment ça ! Qu'importe si le sang qui gicle est principalement en CGI (il va falloir s'y faire, on n'est plus à l'époque de Conan le Barbare) tant celui-ci est bien là, à l'écran, prêt à nous aveugler les rétines si un coup de 3D avait été de la partie.

 

 

Jouant la carte du réalisme à outrance tout en offrant du beau plan iconique (Olga et son look de folie), le constant jeu du chat et de la souris dans des paysages désertiques magnifiques, attise les passions et crée une attente de plus en plus élevée que le film ne parvient toutefois pas à combler totalement dans une dernière demi-heure trop vite expédiée (on n'aurait pas dit non à un récit de 2 heures en lieu et place des maigres 97 minutes allouées). Il manque à Centurion un fil conducteur plus clair ou du moins des enjeux plus identifiés et un climax plus haletant. D'autant plus frustrant que les ultimes moments de l'histoire laisse entrevoir un Centurion 2 qui s'annoncerait encore plus limpide et barbare que celui que l'on vient de voir.

 

 

 

 

Résumé

Après avoir déconcerté pas mal de monde avec son bordélique mais assumé Doomsday, Neil Marshall, mister film d'horreur de la décennie passée avec The Descent, s'attaque à un nouveau genre : le péplum. Et forcément, le bougre ne fait pas comme tous les autres. Même si la photographie très froide rappelle les grandes heures de l'ouverture de Gladiator, Centurion possède un atout que peu de ses prédécesseurs avaient : un rythme très soutenu.

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