Critique : Just another love story

Thomas Messias | 10 janvier 2010
Thomas Messias | 10 janvier 2010

Le titre du dernier film d'Ole Bornedal est légèrement ironique : non, il ne s'agit pas vraiment d'une histoire d'amour comme les autres. S'agit-il même d'une histoire d'amour ? C'est à voir. Le cinéaste norvégien orchestre ici une sombre histoire d'usurpation, dans laquelle une femme rendue amnésique et presque aveugle par un accident noue une relation avec un homme qui prétend être son petit ami alors qu'il ne l'est pas. Cette histoire de fausse identité se propage rapidement et se referme ensuite comme un piège autour ce type qui n'a pour seul objectif que de trouver quelques réponses aux questions qu'il se pose sur cette femme qui le fascine.


Pour autant, Just another love story n'est pas tout à fait un thriller ; ou plutôt, il ne l'est qu'alternativement. Car Bornedal refuse toute idée de linéarité et privilégie une structure complexe et élaborée qui lui permet de sauter d'un genre à l'autre et ainsi de paumer régulièrement le spectateur. On se retrouve dans une situation extrêmement intrigante : on n'en sait pas vraiment plus que le fameux usurpateur, véritable héros du film, mais les quelques infos supplémentaires dont on dispose servent davantage à nous semer en route qu'à nous permettre de progresser vers la conclusion.


Au départ, il faut s'accrocher un peu pour suivre l'étrange construction voulue par un Bornedal qu'on ne savait pas aussi ambitieux. Passé le premier quart d'heure, le film déroule ensuite sa toile dramatique avec une aisance folle, plongeant ses personnages dans des abîmes de noirceur et de perplexité. Just another love story est un film profondément dépressif, chacun des protagonistes semblant plus esseulé que son voisin. Dommage que la partie thriller prenne peu à peu le dessus au gré de rebondissements souvent inattendus mais malheureusement assez improbables. Si l'atmosphère hypnotique permet au film se surnager sans problème jusqu'au générique, le réalisateur peine néanmoins à faire briller jusqu'au bout une oeuvre pleine de montées en puissance véritablement scotchantes - entre autres, un carambolage bref mais tétanisant -, mais dont les irrégularités constituent un frein bien gênant.

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