Critique : RTT
Kad en héros de buddy movie et tombeur de ces dames, c'est aussi crédible qu'Ophélie Winter en Marie Curie. Mais comme le film pousse très loin les contre-emplois, on nous vend Manu Payet en inspecteur dur à cuir à qui on ne la fait pas et Mélanie Doutey en déesse du kung-fu. Forcément, rien ne fonctionne, jusqu'à l'absurde. Ne sachant plus quoi faire, ni à quel genre se vouer, le réalisateur verse dans les gags les plus misérables (homophobie propre, une scène de pipi consternante, des gens qui tombent et se cognent à n'en plus finir...). A côté de cela, les quelques séquences « spectaculaires » désolent au plus haut point. Il faut voir la poursuite en bateaux pour bien le comprendre.
Le degré d'amateurisme est tel qu'on se retrouve devant un festival ininterrompu d'invraisemblances délirantes. Le film serait peut-être à conseiller aux amateurs (pervers) de ce genre de choses, tant il est un (petit) cas d'école. On croirait presque les grandes heures des pires Gendarmes de St Tropez et des plus navrants Charlots revenues. Mais il manque ici la vraie touche nanar, celle qui fait sourire à retardement, celle qui transcende la consternation pour créer l'attachement. RTT n'a rien de sympathique, à part peut-être pour les fans hardcore de Kad, et encore. Il s'agit du degré le plus faible du divertissement à la française, impossible à conseiller, même avec la plus coupable des indulgences.
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