Critique : Lignes de front

Lucile Bellan | 4 décembre 2009
Lucile Bellan | 4 décembre 2009

Avant d'être un film de fiction, Lignes de front est un témoignage, dans la lignée directe du travail documentaire de son auteur Jean-Christophe Klotz (Kigali, des images contre un massacre). Car il faut avoir touché du doigt l'horreur du génocide pour faire passer avec une précision telle les sentiments complexes qui bousculent les spectateurs du drame, et la difficulté qu'on a naturellement à s'en remettre.

En évoquant, seulement discrètement, certains faits (comme l'assassinat d'une dizaine de casques bleus belges en début de conflit ou les atermoiements politiques internationaux de l'époque), le réalisateur prend le parti de garder un niveau humain à son récit. La parole se partage donc ainsi entre différentes figures et permet d'aborder assez globalement les positions sur place : du journaliste en état de choc (Jalil Lespert), au général des nations unies, au prêtre français (Philippe Nahon) qui cache des victimes dans son église.

On pourrait pourtant lui reprocher de toucher à trop d'aspects de façon trop artificielles car même si on comprend que le réalisateur aborde la question du choc post-traumatique, pourquoi aller jusqu'à traiter de la place du journaliste et des limites de son action sur le public... En dehors de ces questions somme toute mineures, Lignes de front est un film choc, au parfum d'authenticité, et qui est une parfaite introduction à d'éventuelles recherches sur le sujet. Car si le film nous apprend quelque chose, c'est justement que nous ne savons rien sur ce qui s'est passé au Rwanda au printemps 1994.

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