Pandorum : critique qui t'entendra crier
Passé inaperçu à sa sortie en 2009 (à peine 21 millions au box-office, pour un budget modeste d'environ 30 millions), Pandorum a une petite place dans le coeur des amateurs de trip horrifique tendance SF. Réalisé par Christian Alvart et produit par Paul W.S. Anderson, il tient sur une formule aussi simple que parfaite : Ben Foster, Dennis Quaid et Antje Traue tentent de survivre dans un vaisseau obscur, hanté par d'étranges créatures.
NOUVEL HORIZON
Un vaisseau perdu dans l'espace, avec quelques horreurs à bord pour traquer de pauvres victimes. En voilà un pitch qui en rappelle tant d'autres films, mais qui est porteur des espoirs les plus fous. On ne se refait pas. Et lorsque le nom du producteur Paul W.S. Anderson apparaît à l'écran, ce n'est pas sa saga Resident Evil qui vient à l'esprit (contrairement à ce que voudrait l'affiche), mais bien Event Horizon, qui avec les années est passé de bonne série B à petit classique en son genre.
Avec une ambition plus simple de maison hantée dans l'espace, et sans jouer dans la même cour que des classiques comme Alien, le huitième passager, le film avec Sam Neill et Laurence Fishburne s'est discrètement imposé comme un pur plaisir cruel et gore. Et si « dans l'espace, personne ne vous entend crier », « à des millions de kilomètres de la Terre, personne n'ira vous secourir ».
Une bonne décennie sépare Event Horizon de Pandorum, et des deux côtés, il y a la même intention de huis clos cosmique et ludique, avec une approche encore plus étouffante dans le film de Christian Alvart. Ainsi, de l'espace, le spectateur n'en verra rien. Pas une étoile. Comme Dennis Quaid et Ben Foster à leur sortie d'un séjour en hyper-sommeil, il va découvrir que son terrain de jeu se limite au vaisseau. Une porte scellée tout d'abord. Puis une bouche d'aération, un long couloir... l'immensité des lieux fait passer chaque avancée pour un dédale et le vaisseau pour l'enfer. D'ailleurs, des créatures ne tardent pas à se montrer, et même à se précipiter, dans un croisement improbable entre The Descent et Mad Max.
LA FOLIE DE L'ESPACE
Le film n'a pas commencé depuis un quart d'heure que déjà, il a revisité tous les Alien, le jeu Dead Space et la métaphysique à la Sunshine. Car Pandorum tient son titre du syndrome orbital dysfonctionnel : amnésies, hallucinations, tremblements, saignements... en gros, le pétage de plomb, pur et simple, qui transforme le plus simple des hommes en animal étrange en cas de détresse émotionnelle. Sans surprise, la menace n'est pas qu'en face : elle est aussi potentiellement en soi, à l'intérieur, histoire de créer un cauchemar absolu où il n'y a plus aucun refuge.
Pendant que Dennis Quaid est tout seul (ou pas), enfermé dans la salle des commandes, Ben Foster fait du karaté avec les zombies de l'espace, rencontre une survivante badass, et découvre l'étendue des dégâts. Le charme des coursives silencieuses et abandonnées, hantées par l'hypothétique horreur tapie dans l'ombre, laisse alors place à une démence type Doomsday, où l'humain a définitivement perdu son âme, pour littéralement se transformer, avec une sombre histoire d'enzyme de conquête spatiale. Bienvenue dans le royaume des cannibales, des guerriers, et des tribus.
Faîtes des gosses qu'ils disaient
Le programme de Pandorum est donc chargé, et c'est sa plus grande faiblesse. Refusant de céder au simple et bel appel de la série B avec des monstres et des survivants, le scénario de Travis Milloy tente de créer un embryon de mythologie, avec un premier degré parfois fragile. D'où des seconds rôles peu intéressants, beaucoup d'explications et d'étapes, et quelques twists dans la dernière ligne droite, pour gonfler à bloc l'aventure.
L'effet est presque inverse, tant le film repose sur des mécaniques éculées, notamment du côté de l'identité d'un des personnages principaux, avec un effet de surprise qui ressemble désormais à une mauvaise telenovela. C'est d'autant plus triste que la fin, qui repose sur une jolie idée dans le genre, suffisait amplement à ce niveau, donnant une couleur très différente au cauchemar, pour le rendre encore plus déstabilisant.
Pandorum souffre donc d'un manque de finesse général, dans l'écriture mais également dans la mise en scène, qui perd en lisibilité et puissance dès que l'action s'emballe. De quoi atténuer l'efficacité de l'expérience, sans pour autant abîmer, au fond, le plaisir simple et modeste d'un tel spectacle.
Lecteurs
(4.1)25/08/2020 à 06:03
A mí me ha gustado bastante....la historia hay q entenderla y es bastante imaginativa y original con la intriga del legendario toque allien
24/07/2020 à 13:31
Film à voir, ne serait-ce que pour la sublime Antje Traue.
24/07/2020 à 10:39
J'ai adoré ce film ! découvert récemment. Dire que j'avais lu qu'il voulait faire deux autres suites ....
24/07/2020 à 10:24
@Nick Tamer
C'est ce qu'on évoque à la fin, avec la mise en scène qui s'excite, perd en lisibilité et puissance, dès que l'action s'emballe.
24/07/2020 à 10:06
Très bon petit film de série B :)
Un des défauts du film non mentionné: le montage epileptique et saccadé pour donner un effet de rythme lors des scènes d'action, cela gâche grandement le film je trouve
24/07/2020 à 00:15
Super film avec un casting 5 étoiles, Dennis Quaid très bon comme d'habitude et Ben Foster quel excellent acteur bien trop méconnu. et quelle bonne fin qu'on ne voit pas venir, même en étant habitué à ce genre de film. Bien plus qu'une petite série B comme certains pensent. Pour moi ce film mériterait presque le statut de culte, tellement c'est rare de voir des bons films de genre réussi malgré des moyens certainement minimes mais quand c'est bien foutu, c'est jouissif.
23/07/2020 à 23:47
Pareil, il a sa place pour moi au côté de Event Horizon. Deux excellentes séries B, et la fin a twist est chouette. Big kiffe.
23/07/2020 à 21:34
Marrant je pensais à ce film il y a peu et j'avais envie de le revoir. Bonne petite série B
23/07/2020 à 20:23
Peut-être que je délire, mais la vision du film m'a beaucoup rapellé le jeu Space Hulk (Warhammer 40 000, jeu de plateau et vidéoludique). Les créatures ont des ressemblances avec les genestealers, le cache-cache dans les corridors du gigantesque vaisseau etc.