Critique : No pasaran

Thomas Messias | 1 septembre 2009
Thomas Messias | 1 septembre 2009

Annoncé dans le dossier de presse comme un « sud-ouestern avec des héros dopés à la graisse de canard » et son affiche colorée, No pasaran pouvait faire sacrément envie. Jeu de massacre ou délire loufoque, toutes les pistes étaient envisageables pour le premier long d'ric Martin et Emmanuel Caussé. Avec sa voix off décalée - on ignore encore à quel point - et sa façon de transformer sans en rajouter un village du sud-ouest en décor de western, le premier plan donne d'ailleurs envie de se frotter les mains. Beaucoup d'espoirs pour au final pas grand chose, voire rien du tout : ne tenant jamais la moindre de ses promesses, No pasaran passe totalement à côté de son sujet, de ses envies et des nôtres.


Du genre western, les deux réalisateurs n'ont apparemment retenu que les phases d'attente au cours desquelles les protagonistes se jaugent en silence. Dans ces moments-là, si l'adrénaline monte, c'est parce qu'on sait que le premier coup peut partir à tout moment. Dans No pasaran, il ne partira jamais, nous laissant dans une désespérante position d'attente jusqu'au générique de fin ou presque. À la place du spectacle espéré, quelques maigres gesticulations autour d'un tronçon d'autoroute amené à défigurer le paysage et à passer dans le salon du héros, un brave éleveur de cochons vivant seul avec sa vieille tante. La révolte contre les élus aurait pu faire du dégât si elle ne se jouait pas à coups de vidéos amateur et de fausses signatures. Voilà où se situe le niveau du film : il nous annonçait du terroir, de l'authentique et du décalé, mais use finalement des mêmes ficelles que tout mauvais téléfilm.


Seuls quelques acteurs parviennent à apporter un peu d'énergie et de bonne humeur dans ce sommet d'ennui. Il est assez rigolo, au début en tout cas, de voir Bernard Blancan prend l'accent du sud-ouest. Tout comme on s'amuse en écoutant Élodie Navarre jouer les américaines... L'actrice prend un plaisir communicatif à jouer cette femme fatale sortant de l'ordinaire et faisant fantasmer les villageois de tous âges. On sera plus nuancé sur la prestation de Rossy de Palma, qui semble comme souvent se reposer uniquement sur son physique hors du commun. Affublée d'une perruque ridicule, elle bouge dans tous les sens pour se donner une contenance mais ne fait que rendre un peu plus navrant un film pas totalement antipathique, mais en tout cas généreusement raté.

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