Critique : Rose & noir

Lucile Bellan | 14 octobre 2009
Lucile Bellan | 14 octobre 2009

Quelle idée de vouloir confronter l'Espagne de l'inquisition du XVIème siècle à une bande d'irréductibles grandes folles parisiennes, attifées d'un juif et d'un maure, à l'époque où tous étaient violemment rejetés par cette société ! Sur ce postulat original, Rose & Noir est, comme son titre l'indique, un film de la dualité. Et en mettant toujours ces contraires en opposition, c'est un message de tolérance et d'humanité qu'il souhaite délivrer.

Bien sûr, ce n'est pas seulement le propos, et l'intelligence du film réside aussi dans sa capacité à mêler humour et drame, comme une vrai pièce tragicomique constamment sur le fil de l'un ou l'autre univers et cherchant toujours à déstabiliser le spectateur (ce qui ouvre à la fois de grands moments de comédie, principalement dans les dialogues, mais aussi de vraies scènes qui poussent à la réflexion). A la manière des costumes de l'époque, et surtout ceux de l'extravagant Pic Saint Loup, Rose & Noir se pare ainsi de plusieurs couches, de lectures multiples et de complexités de scénario cachés sous une apparente simplicité.

Même si ce film a une belle poignée de qualités indéniables, un casting de seconds rôles hilarants et familiers (comme Stéphane Debac), des dialogues aux petits oignons et une histoire qui n'oublie pas d'évoquer la grande, le réalisateur/scénariste/acteur Gérard Jugnot a parfois le travers de tomber dans le mauvais goût, la blague de trop, l'humour qui tache. Dommageable mais pas insurmontable.

Foisonnant, positivement hystérique, explosif même, Rose & Noir ose la démesure, et à l'assumer complètement, touche juste là où il faut. Les tribulations de Pic Saint Loup et de sa joyeuse bande devraient donc en faire rire, et réfléchir, plus d'un.

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