Critique : Sri Lanka national handball team

Thomas Messias | 8 août 2009
Thomas Messias | 8 août 2009

C'est l'histoire de deux mecs prêts à tout pour obtenir un visa pour l'Allemagne. Y compris à créer une équipe de handball bidon qui sera invitée à participer à un tournoi là-bas, loin de la misère sri lankaise. Un point de départ qui rappelle à la fois les fameuses comédies sociales anglaises - rire contre la misère - et l'hollywoodien mais délicieux Rasta rockett. Sri Lanka national handball team est un petit moment charmant, presque plus émouvant que drôle, mais qui séduit globalement par sa modestie et son esprit de conquête.


On est bien loin du film de sport que semble annoncer le titre : il s'agit a priori d'utiliser le hand comme un simple prétexte pour avoir un visa, et peu importe le niveau sportif. On suivra néanmoins les personnages dans une formation accélérée aussi foireuse que pittoresque, puisqu'aucun d'entre eux n'a jamais pratiqué ce sport de près ou de loin. À l'écran se produit souvent un joli bazar, renforcé par le nombre croissant de protagonistes. Plus les jours passent, plus l'entreprise des héros fait parler d'elle, et plus d'autres homes accourent pour tenter de prendre une place dans l'équipe. On finit par ne plus bien savoir qui est qui, qui fait quoi, quelles sont les particularités de chaque personnage, ce qui contraint à voir le film comme une succession de vignettes plutôt que comme un portrait de groupe.


La meilleure partie du film est la dernière, qui voit cette quinzaine de sri lankais débarquer en Allemagne et se retrouver contrainte de jouer réellement au handball. Même si elles sont assez mal mises en valeur, les scènes de match sont savoureuses et auraient pu améliorer le rythme un peu flottant du film si elles étaient intervenues plus tôt. C'est aussi la plus poignante, puisqu'on y voit l'équipe de dissoudre peu à peu pour laisser ses membres disparaître dans le paysage afin de rallier discrètement les pays européens dont ils rêvent - surtout l'Angleterre, parce qu'on y joue bien au foot. Bercés d'illusions, aveuglés par une utopie qui les a longtemps fait survivre, les personnages de Sri Lanka national handball team révèlent sur le tard des trésors d'humanité, à la manière des stripteaseurs de The full monty ou des bobsleighers de Rasta rockett. C'est déjà formidable.

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