Critique : L'Héritier de la Violence

Clément Benard | 13 juillet 2009
Clément Benard | 13 juillet 2009

S'il y a bien un fantasme que Ronny Yu a sans doute voulu assouvir en confiant le rôle principal de son film à Brandon Lee, c'est celui d'offrir la possibilité au fils de Bruce Lee de montrer l'étendu de son talent sur grand écran. Rien que de par cette filiation, chaque scène de combat a donc irrémédiablement une résonance toute particulière. Le fils de la légende des arts martiaux débute donc ainsi en 1986 sa trop courte carrière cinématographique qui s'achèvera tragiquement lors du tournage de The Crow en 1994.

Réalisé par Yu une dizaine d'années avant son départ pour Hollywood, L'Héritier de la violence semble donc totalement voué à la gloire de Brandon Lee. Pourtant, cette petite production Hongkongaise n'exploite pas totalement le potentiel athlétique du tout jeune acteur puisque après une première séquence de combat, le film sombre assez vite dans le mélodramatique. Construit à partir du schéma classique trahison/vengeance, le film raconte l'histoire d'un jeune homme qui est trahit par son meilleur ami qui va le faire accuser du meurtre d'un policier véreux puis va kidnapper sa fiancée pendant que celui-ci purge ses huit années de prison. A sa sortie, il va tout naturellement décider d'assouvir sa vengeance et tenter de sauver sa dulcinée.

Le véritable problème du film est qu'il faut attendre le dernier quart d'heure pour assister à cette confrontation tant attendue, le reste du récit étant un véritable gouffre scénaristique qui semble n'avoir pour but que de faire passer le temps. Pourtant, si Yu tente maladroitement de mêler le film carcéral, le mélodrame et le polar, c'est bel et bien dans les scènes de combat que Lee montre l'étendu de son talent. Heureusement, la fin du film comblera sans doute quelque peu les attentes des férus de castagne puisque au cours d'une déferlante de violence son personnage dézingue tout sur son passage, usant aussi bien de la mitraillette que du coup de savate. Grâce à une mise en scène nerveuse, cette dernière partie est un véritable régal qui offre une déferlante de morts sanguinolentes et d'explosions en tout genre.

Au final, c'est donc un sentiment de frustration qui émane de la vision de ce long-métrage qui à défaut de placer d'emblée Brandon Lee en tant que nouvelle icône du cinéma d'arts martiaux, montre qu'il n'a pas à rougir des inévitables comparaisons avec son paternel.

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