Critique : Bambou

Thomas Messias | 6 juillet 2009
Thomas Messias | 6 juillet 2009

Cela faisait bien deux mois qu'aucun film sorti en salles n'avait eu un chien pour tête d'affiche. En attendant le dernier Claude Berri (relayé par François Dupeyron) dont la trame est sensiblement la même, voici donc Bambou, sorte de Marley & moi version française. Le chien y est décrit comme le moteur apparent des divergences conjugales, avant de révéler au contraire sa nature de catalyseur des tensions familiales. Ici comme ailleurs, Bambou est donc le seul et unique lien social pouvant permettre au couple-star de se rabibocher. Pas très original ? C'est le moins qu'on puisse dire, d'autant que le film entier est à l'avenant : pour Didier Bourdon (qui, rappelons-le, fut drôle à l'époque des Inconnus), la présence d'un cabot est vecteur de mille et un gags éculés et/ou vulgaires, principalement à base de pipi, de caca, de vieux slips et de chaussures mâchouillées. Et l'ensemble est suffisamment mal exécuté pour que même les enfants n'y trouvent pas leur compte.


Bourdon reprend à son compte les recettes utilisées dans les films des Inconnus (notamment Le pari) et dans son précédent Sept ans de mariage, tous les films pouvant se résumer de la même façon. En gros, c'est l'histoire d'un type que son unique obsession (la clope, la baise, un clebs) va faire sombrer dans la folie et la misère sociale, avant qu'un ultime souffle rédempteur ne finisse par le sauver. Autant dire qu'on connaît le film par coeur avant même de l'avoir vu, qui plus est lorsqu'il est joué par un Didier Bourdon de plus en plus mauvais. Pour un peu, on se ficherait presque de la laideur formelle de l'ensemble, tant le fond suffit à provoquer la consternation.


Mais Bambou n'est pas qu'une mauvaise comédie : Bourdon tient absolument à faire passer un message, à jouer les artistes engagés avec un coeur gros comme ça. Outre sa vision démagogue du couple (sur la parité, la pilule, le travail des femmes...), il se livre à une diatribe contre le système bancaire et la grande bourgeoisie, avec de si gros sabots qu'il vous dégoûterait presque d'être anti-capitaliste. D'un ennui mortel, d'une platitude absolue, Bambou enfonce encore un peu plus un mec qui semble ne plus rien valoir sans ses compères d'antan.

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