Critique : Hollywood ending

Thomas Messias | 30 juin 2009
Thomas Messias | 30 juin 2009

Un Woody Allen pour ouvrir le 55ème festival de Cannes, ça en jette. Dommage qu'il s'agisse de l'un des moins bons de son auteur... Vivant décidément une sale période (personnelle et professionnelle, les deux domaines étant forcément liés), le cinéaste part pourtant d'une excellente idée qu'en d'autres temps il aurait transformé en petit chef d'oeuvre comique. Pensez donc : un cinéaste devient aveugle mais choisit de taire sa soudaine cécité à son entourage et de finir son film coûte que coûte. On sent bien là le parallèle entre la détresse réelle d'Allen (angoisse de la page blanche, peur du vide et hentise de l'oubli) et celle de ce Val Waxman au bord du gouffre.

 

Malheureusement, tout ceci ne donne lieu qu'à une sinistre comédie de boulevard où seuls quelques gags visuels touchent au but. Le reste n'est finalement pas si loin de la catastrophique adaptation de Mister Magoo avec Leslie Nielsen, à ceci près qu'Allen a toujours le sens de la réplique qui tue (« The nicest thing about masturbation is afterward, the cuddling time »). Insuffisant pour faire décoller ce tout petit Hollywood ending qui ne bénéficie même pas de l'abattage de Tea leoni, Tiffani Thiessen (si si) ou Treat Williams. De quoi abandonner tout espoir en Woody Allen, lequel reviendrait pourtant l'année suivante avec un Anything else autrement plus péchu.

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