Critique : L'Âge de glace 3 - Le Temps des dinosaures

Thomas Messias | 28 juin 2009
Thomas Messias | 28 juin 2009

Acte I : l’exposition. Acte II : la consécration. Acte III : la maturité. Qu’elles mettent en scène des super-héros, des ogres verts ou des mammifères préhistoriques, les trilogies se suivent et se ressemblent, empruntant régulièrement le même schéma. L’âge de glace 3 n’échappe pas à la règle, victime de la paresse des scénaristes de chez DreamWorks Animation. Le temps des dinosaures évoqué en sous-titre sonne l’heure pour nos héros de se mettre en quête de stabilité d’une façon ou d’une autre. Maternité, adoption ou exil : chacun vit le passage à l’âge adulte avec des aspirations différentes mais avec les mêmes doutes. Rien de bien original dans tout ça : enceinte jusqu’aux yeux dès la première bobine, la femelle mammouth attendra sagement l’une des dernières scènes du film pour expulser sa progéniture – laquelle fera sans doute un jour l’objet d’une nouvelle trilogie. C’est dire le conformisme, social et commercial, dans lequel s’engonce ici la franchise, qui alignera les millions mais ne déchaînera guère les passions.

À part la mise en place des ces thèmes nouveaux (mais pas neufs), ce troisième volet est en tous points conforme aux deux précédents. Sid le paresseux est un boulet aussi agaçant que drôle, comme un cousin réussi de Jar Jar Binks ; Scrat l’écureuil rencontre une gonzesse mais continue de chasser la noisette avec ardeur ; les deux autres passent leur temps à évacuer leurs angoisses ou leur affliction. Le reste du temps, tout ce petit monde se livre à des courses-poursuites hystériques faisant office de scénario. Bien qu’un poil longues sur la fin, celles-ci constituent néanmoins le sommet du film, faisant de la projection en 3D un passage obligé. La scène où Sid dévale une montagne en tentant de préserver les œufs qu’il a trouvés est à cet égard un pur délice. Et ce n’est pas la seule.

La 3D, parlons-en ; elle seule –ainsi que l’évident appât du gain – peut justifier l’existence de cet Âge de glace 3 visuellement délicieux mais dont on ne peut qu’espérer qu’il reste sans suite. On semble avoir fait 3 fois le tour des personnages tant leurs mentalités sont schématiques. Et les nouveaux arrivants, nombreux et imposants, ne font illusion que le temps de quelques scènes, confirmant la fâcheuse tendance qu’ont les auteurs de ces franchises à augmenter peu à peu le nombre de protagonistes quitte à risquer la saturation. La quantité de personnages ne masque jamais la pauvreté de l’imagination, qui fait du film de Carlos Saldanha une référence technique mais un divertissement rapidement oubliable.

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