Critique : L'Envolée sauvage

Julien Foussereau | 27 mai 2009
Julien Foussereau | 27 mai 2009

La plupart du temps, on aborde avec méfiance le sous-genre du film pour enfant avec animaux. Il faut dire que des produits comme Airbud -le clébard roi du dunk- et ses multiples avatars n'ont eu de cesse de se surpasser dans la niaiserie crasse. Ce sentiment gluant s'est souvent superposé avec un cynisme mercantile de la part des studios pour qui la cible juvénile de ce genre de films est déconsidérée, pour ne pas dire cataloguée comme neuneue. La prudence est donc de mise et il n'est pas rare que l'on passe à côté de « l'oiseau rare »... telle cette Envolée sauvage.

Amy et sa mère ont un accident de voiture. Seule Amy survit. À son réveil à l'hôpital, on craint une scène larmoyante. On aura droit à une retenue inattendue et salvatrice. Presque une note d'intention en soi. L'Envolée sauvage ne tombe pas dans les écueils du genre. Lorsqu'Amy devient par hasard la maman de substitution d'une douzaine d'oisons sauvages du Canada, livrés à eux-mêmes, on s'étonne de la délicatesse dont fait preuve Carroll Ballard. Pas de bestioles aux pouvoirs surnaturels, capables d'abattre une quinte flush entre deux becquées. Juste un processus naturel : l'imprégnation. Sitôt l'œuf éclos, un lien familial s'opère entre le volatile et le premier être vivant dans les parages.

Âgée de 13 ans seulement, Anna Paquin compose la juste interprétation de cette mère de substitution et sa relation avec son père est plus complexe que d'ordinaire. Elle est aidée en cela par Jeff Daniels, impeccable en Géo Trouvetout post beatnik prêt à s'adonner au tuning d'ULM afin d'accompagner la migration hivernale de la nichée. Et, par-là même, renouer le dialogue avec cette fille qu'il connaît si peu. C'est l'occasion de mettre à profit les superbes extérieurs de l'Ontario, baignée dans une lumière si spéciale.

Bien entendu, on décèle par moments quelques ficelles (rhooo ! Le méchant promoteur immobilier !) et l'on peut reprocher à L'Envolée sauvage d'allonger artificiellement la durée de son récit avec des rebondissements dispensables vers la fin. On aurait toutefois tort de bouder son plaisir devant ce divertissement écolo, visuellement ambitieux et ne prenant pas son jeune public pour un amas de demeurés prêt à dire amen à tout ce qui leur passe devant les yeux.

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