Critique : Les Herbes folles

Sandy Gillet | 23 mai 2009
Sandy Gillet | 23 mai 2009

À la présentation de son film à Cannes, Resnais disait « Je laisse pousser mes films comme des herbes folles et je vois ce qui arrive ». En une phrase tout est résumé. Prenant pour prétexte une histoire façon « blague carambar » : une femme (Sabine Azéma) se fait voler son sac, un homme (André Dussolier) retrouve son portefeuille dans un parking, leur rencontre finira au septième ciel..., Resnais prend un malin plaisir à rendre une copie formellement sidérante de modernité mais qui fera certainement grincer des dents les adeptes d'une histoire avec un début et une fin.

Car c'est peu de le dire que cela part dans tous les sens un peu donc à l'image de ces herbes sauvages. Sitôt le prétexte du début énoncé c'est la foire aux dialogues absurdes et aux situations qui ne le sont pas moins. On est d'abord cueilli à froid puis la petite musique du cinéaste de 87 ans finit par s'installer, lancinante, insistante puis finalement envahissante au point d'emporter le morceau. Mais quel morceau me direz-vous ?

Celui d'un cinéma qui se cherche et qui cherche encore de nouveaux codes, de nouvelles explorations des sens et des envies. Cela peut paraître comme cela sans queue ni tête et ça l'est mais encore une fois la mise en scène de Resnais est suffisamment légère, aérienne, drôle et intelligente pour faire passer la pilule.

Qui d'autres que lui peut se le permettre d'ailleurs ? Resnais n'a plus rien à prouver juste à se faire plaisir. Y arriver en continuant à prendre par la main le spectateur n'est pas la moindre des réussites de ses Herbes folles.

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