Critique : Le Temps qu'il reste

Stéphane Argentin | 22 mai 2009
Stéphane Argentin | 22 mai 2009
Après avoir remporté le Prix du Jury en 2002 avec Intervention divine, Elia Suleiman est de retour en compétition officielle à Cannes en 2009 avec Le Temps qu'il reste. En sept ans, le producteur / scénariste / réalisateur / interprète n'a pas changé d'un iota son approche cinématographique.

Découpé en quatre parties distinctes (1948 : la création de l'État d'Israël / 1970 : la mort de Gamal Abdel Nasser / 1980 : la mort du père du réalisateur / de nos jours), Le Temps qu'il reste est donc à nouveau constitué d'une succession de plans fixes où seuls les protagonistes se meuvent au sein du cadre. Autobiographique, le film se pose comme une succession d'instantanées de faits historiques et divers vécus de l'intérieur (la famille Suleiman donc), depuis les origines du conflit israélo-palestinien jusqu'à nos jours. Ainsi, le cinéaste se positionne en tant que simple observateur des affrontements (il campe son propre rôle mutique au cours du dernier segment) pour mieux en démontrer toute l'absurdité par le comique de répétition (le voisin qui veut s'immoler) et/ou de situation (le quidam qui sort ses poubelles sous la surveillance d'un char d'assaut).

Si de telles séquences parmi tant d'autres atteignent leur but, à savoir montrer des individus désormais dépourvus de repères (cf. le chauffeur de taxi qui ne reconnaît plus la route), on pourra également reprocher à Suleiman de faire dans la redite. Dès lors, Intervention divine et Le Temps qu'il reste auraient tout aussi bien pu donner lieu à un seul et unique film, plus complet mais tout aussi intime et fort sur le plan politique.

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