Critique : Demain dès l'aube

Lucile Bellan | 20 mai 2009
Lucile Bellan | 20 mai 2009
C'est un fait, La tourneuse de pages avait été en 2006, l'un des évènements, discret mais marquant, du festival de Cannes. En 2009, Denis Dercourt nous fait de nouveau partager son amour pour la musique (et le piano en particulier) et son univers décalé avec Demain, dès l'aube. Décalé, car atypique, le monde de Dercourt se caractérise par son talent à placer ses histoires en vase clos, à donner une intemporalité à des situations à la fois communes et étranges.
 
Unique aussi par son histoire, Demain dès l'aube peut autant déconcerter par son thème que plonger n'importe quel spectateur dans son délire une fois le générique passé. On se souvenait aussi de la violence psychologique et du suspense de La tourneuse de pages, Denis Dercourt ne renie pas sa patte et emmène le spectateur dans cet entre-deux, où à chaque instant, la réalité peut basculer et tomber dans le tragique ou l'horreur.
 
En plus d'un univers musical étourdissant, d'une direction d'acteurs exemplaire (Vincent Perez joue bien, c'est dire) et d'une réalisation positivement froide, il est difficile de ne pas applaudir la faculté extraordinaire du réalisateur à nous faire perdre nos repères et à nous entraîner dans trois formes d'action : la réalité du spectateur, celle des personnages (classique et contemporaine) et le jeu de rôles. Beau, maîtrisé et époustouflant, Demain dès l'aube confirme le talent de Denis Dercourt et propose un voyage étrange et difficile mais ô combien gratifiant.
 

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