Critique : Incognito

Vincent Julé | 16 avril 2009
Vincent Julé | 16 avril 2009

Le chanteur Bénabar + le beauf Franck Dubosc + le réal de Poltergay = GROSSEUH MARADE. A priori, l'équation d'Incognito, et son pitch de la popstar qui doit redevenir anonyme, tient donc plus de la catastrophe ambulante ou de la comédie pour suicidaires. Mais à peine le spectateur a-t-il le temps de se demander comment et combien de temps va tenir ce pitch à la Francis Veber, qu'il a la réponse au son des rires dans la salle. En faisant du Veber bien sûr, mais en mieux.

 

Pas question de jouer les emmerdeurs ou les doublures, Eric Lavaine fait ce qu'il sait faire, à savoir de la sitcom. S'il ne fallait en citer qu'une dans le PAF, ce serait bien sûr H, sur laquelle - tiens, tiens - le réalisateur a travaillé en tant que scénariste avec un certain Bruno Nicolini... alias Bénabar. Voilà comment expliquer tous ces jeux de mots foireux mais très drôles, ces situations qui ne tiennent pas grâce à une action mais bien une réplique ou encore cette capacité à faire rebondir non pas une fois mais deux voire trois une blague qui de lourde devient hilarante. Le rôle de Bénabar prend alors tout son sens, il n'est pas drôle car il est ici moins acteur que scénariste voire arbitre ou chef d'orchestre. C'est lui qui renvoie la balle à Jocelyn Quivrin ou Franck Dubosc.

 

Avec chacun, il forme un duo « veberien » par excellence, dont la dynamique se révèle soit populaire pour le premier, soit non-sensique pour le second. Jocelyn tient ainsi le même rôle de sidekick qu'il avait dans 99 francs mais sur une note plus discrète, à retardement, qui trouve son aboutissement dans une virée bucolique et éthylique à l'humour naturel mais dévastateur. Franck Dubosc n'a jamais été aussi bon qu'en second rôle, il est toujours le gentil beauf qu'il est chez Onteniente ou sur scène mais il atteint ici un équilibre inattendu. Son comique ne repose sur rien de nouveau (un bon mot, un cul nu), mais il a cette façon naïve et enfantine de le faire que tout lui est permis avec le même résultat : un grand éclat de rire.

 

Alors même si ces trois-là n'atteignent pas la folie créatrice et originale de Jamel, Eric et Ramzy dans H (mais que l'on retrouve d'une certaine manière dans OSS 117), Incognito n'a pas de mal à s'imposer comme LA comédie populaire et française de l'année.

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