Critique : Cobra verde

Nicolas Thys | 11 avril 2009
Nicolas Thys | 11 avril 2009

Réalisé en 1987, Cobra Verde est l'ultime collaboration entre Werner Herzog et Klaus Kinski. Personnage fou et mégalomane, le bandit, inspiré par une histoire vraie, se livre à la traite d'esclaves entre l'Afrique et le Brésil au 19eme siècle. Mais le film tient beaucoup aux excès baroques de son interprète principal qui passe du statut de bandit de grand chemin redouté au Brésil à celui d'homme seul et désœuvré en Afrique où on l'a envoyé.

 

Sur sa terre natale, Kinski est Dieu. Autour de lui, les gens ressentent peur et amour et nul n'ose l'approcher. Pour se débarrasser de ce personnage gênant, le gouverneur du Brésil l'envoie en Afrique, sur une terre hostile qu'il ne maîtrise pas. Peu à peu son tempérament de feu se voit défié par ceux qu'il a pour ordre de soumettre alors qu'il soumettait ceux qui lui étaient indifférents. C'est là l'un des grands intérêts de ce film antiesclavagiste : le véritable pouvoir, la véritable folie n'est pas là où on l'imaginait.

 

Doté d'une forme étrange, à la fois assez classique et linéaire, partagée entre des éléments purement fictionnels et un désir d'authenticité historique, le cinéaste stylise grandement ses plans à l'aide d'étranges ralentis qui apportent une légère distanciation et un trouble, comme pour marquer le renversement de situation qui s'opère jusqu'à un final magnifique : déchéance d'un surhomme sur une plage qu'il ne peut quitter.

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