Critique : Hansel et Gretel

Nicolas Thys | 1 avril 2009
Nicolas Thys | 1 avril 2009

Hansel et Gretel n'est pas un conte où brûlent les sorcières et où les maisons sont en pain d'épice. Ce n'est pas une adaptation, même si...

 

C'est une histoire de lapins et d'enfants qui ne peuvent plus grandir à cause des adultes, de livres aussi et de possibles multiples. Une histoire de mondes étranges, circulaires et d'une prison mentale. Mais c'est également l'histoire d'une forêt profonde et d'une demeure étrange. C'est la reprise des mythologies de l'enfance et de la plupart des contes, broyées, compressées et dégluties avec une force et une étrangeté inquiétante et fascinante.

 

C'est l'histoire de trois innocences saccagées, détruites et pourtant ininterrompues car l'enfance seule est un remède à l'horreur du monde ; une ode à l'imagination et un transfert de la violence d'un univers où se côtoient des anges et des démons, les seconds n'étant la face obscure des premiers, à un autre univers. Ces trois là sont de leur enfance comme d'autres sont d'un pays et se sont d'ailleurs bâtis leur propre citadelle d'où ils refusent de sortir et de laisser s'échapper ceux qu'ils font entrer. Ils ne cherchent qu'une chose : être heureux et trouver enfin un adulte, un pantin qui s'occupera d'eux mais ils n'ont pas saisi que leur monde idéal n'est pas celui des autres.

 

Comment grandir et survivre ? Voici la question posée. Le cinéaste y répond en créant une atmosphère unique, dérangeante, teintée de pop surréalisme à la Mark Ryden ou Marion Peck et à la symétrie parfois maladive que vient perturber des décadrages surprenants. Si l'on peut être dérangé par ces cadrages surchargés, englués dans un mielleux hyperbolique c'est, justement, pour mieux être dévoré et ressortir changé du ventre infernal d'un film où l'imaginaire se joue de nous.

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