Critique : Un chat un chat

Vincent Julé | 22 mars 2009
Vincent Julé | 22 mars 2009

Pour Un chat un chat ? Parce que parce que, répond Sophie Fillières. Entre Grande petite et Aïe, la réalisatrice française a toujours eu un certain goût pour les titres, mais aussi les personnages cocasses et les univers décalés. Ainsi, Célimène préfère se faire appeler Nathalie, ne s'inquiète pas d'être suivie par la jeune et intrusive Anaïs, essaie de rentrer dans une poubelle de cuisine, bugue parfois et arrête de parler... Bon, il faut avouer qu'au début, le spectateur se demande où il est tombé, avec ses bobos parisiens, leurs têtes d'ahuris et leurs mauvais jeux de mots. Pourtant, sans qu'il s'en aperçoive, ce monde grisonnant et hermétique s'est ouvert de lui. Et c'est moins une question d'histoires ou de personnages, que de force du verbe.

 

En effet, Sophie Fillières est une amoureuse et aventureuse de la langue française, elle accorde donc une importance première à la parole et aux dialogues. Que ce soit leur économie ou leur mise en scène, ils sont vraiment l'architecture du film, au risque parfois d'apparaître comme artificiels. Mais lorsque cela donne la récitation émouvante d'une lettre ou un hilarant dialogue de sourds, la réalisatrice et ses égarements sont tout excusés. Il faut dire qu'elle bien entourée avec sa fille Agathe Bonitzer et Chiara Mastroianni, dans un rôle qui était écrit à l'origine pour sa sœur Hélène Fillières. Ce trop de réel lui a fait changer d'avis, et bien lui en fasse car les deux comédiennes jouissent d'une alchimie de tous les instants dans une relation originale et inattendue.

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