Critique : Bas les masques

Nicolas Thys | 20 mars 2009
Nicolas Thys | 20 mars 2009
C'est du cinéma.
Un fondement réaliste,
Mais qui n'est qu'un rêve.

 
Voilà Bas les masques : His Girl Friday sous son versant sérieux, émouvant et dramatique, avec en prime l'histoire d'amour, un peu naïve mais idéale. Le film de Richard Brooks montre le journalisme tel qu'il devrait être, tel qu'il n'est pas et tel qu'il ne sera jamais. Peut-être le fût-il jadis, voire même à l'époque où le film était tourné. Mais aujourd'hui, lorsqu'on a grandi avec la défaite de la presse et son avilissement à toute forme de pouvoir pour n'être plus qu'un fantôme parmi les fantôme, ce récit paraît bien être un conte pour enfant, ou pour adultes rêveurs que les plus anciens raconteraient, parlant d'une vie révolue.
 

Et c'est pourquoi Bas les masques fait beaucoup de bien. Il parle de liberté, de justice, d'indépendance, concepts subjectifs rendus palpables par le biais du cinéma. A une époque où tout s'écroule, où le quatrième pouvoir est rattaché aux trois autres et à la publicité sans pouvoir s'en dégager et ne vit plus que dans l'illusion de ce qu'il doit être, Richard Brooks relance notre imaginaire. Ce qu'il montre c'est une idée disparue et qu'on aimerait voir resurgir.
 

Mais sa conclusion est prophétique : une telle conception de la presse n'est vouée qu'à disparaître car elle ne peut être soutenue dans un royaume démocratique où l'information est bafouée. Ce film est beau : il parle d'un utopie, d'un monde qui ressemble au notre sans l'être, d'une réalité qu'on aimerait voir advenir et il possède, en outre, de grandes qualités cinématographiques. 

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