Critique : Coco

Louisa Amara | 17 mars 2009
Louisa Amara | 17 mars 2009

6 ans après Chouchou, déjà inspiré d'un de ses personnages créés sur scène, Gad Elmaleh revient avec Coco, homme d'affaire juif marocain milliardaire exubérant mais moins attachant que ne l'était Chouchou, travesti au grand cœur. Cette fois Gad écrit, joue et réalise. Est-ce trop pour un seul homme ? Le succès de Dany Boon avec Bienvenue chez les Ch'tis tendrait à faire croire le contraire.

 

Mais Bienvenue... avait un scénario avec rebondissements et surtout une alchimie entre 2 personnages principaux. Ici Coco is flying solo. Ce personnage haut en couleurs ne jure que par lui-même, ce culte de la personnalité peut amuser mais il finit par agacer. Côté réalisation, Gad a voulu mettre les moyens pour assurer au délire mégalo de son personnage une totale crédibilité, mais on le sent parfois aussi en roue libre dans ses improvisations, qui auraient gagné à être recadrées pour plus d'efficacité.

 

Les fans passeront peut-être un bon moment, et ceux qui aiment se moquer gentiment des communautés juive et arabe en auront pour leur argent. Les autres trouveront le tout un peu poussif... En clair, on sourit souvent, on rit parfois mais on se demande aussi où va le film, jusqu'à que Gad apporte cette touche d'émotion qui fait la richesse de sa palette sur scène et parfois au cinéma.

 

De Gad, on attendait bien plus qu'un autre  La vérité si je mens, car il en est capable. On soulignera tout de même la qualité des vannes, plusieurs phrases ont le potentiel pour devenir cultes. De même, les personnages secondaires, tels Ary Abittan et surtout Manu Payet apportent eux aussi toute leur valeur comique. Des échanges qui apportent un peu de dynamisme à un Coco clinquant mais trop superficiel pour nous toucher.

Résumé

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Flo
22/12/2022 à 13:53

Comme un dérivé de "La Vérité si je mens", cette extension d'un sketch culte de Gad Elmaleh, tiré de son spectacle "La Vie normale", est plus réussi que ne l'était l'adaptation de "Chouchou". Pour un premier film comique, avec les quelques facilités du genre.
Il se plante surtout sur la fin, qui a l'air d'être expédiée par manque de budget plus que par un parti pris artistique - frustrer les spectateurs en ne lui montrant pas la réussite étonnamment miraculeuse de la méga bar-mitzvah, pour mieux préférer une scène simple et intime.
Ça ne marche pas car entre-temps, on nous a sacrément aguiché, au point qu'on aurait vraiment aimer voir ce spectacle, quitte à ce qu'il soit écoeurant ou bien qu'il s'effondre de manière apocalyptique. On nous a aussi montré plusieurs personnages ainsi que leurs points de vue, et ils n'ont même pas droit à une conclusion satisfaisante dans leur évolution (quand celle-ci existe). Y compris le rôle titre, bardé de problèmes œdipiens et d'une pathologie cardiaque en forme d'enjeu crucial.
Seule Gladys Cohen arrive à briller jusqu'au bout, dans son rôle de prédilection de mère juive en décalage mais aussi tellement attendrissante et clairvoyante.

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