Critique : Le Déjeuner du 15 août
Si la photographie de l'affiche évoque une fuite ou un voyage, Le déjeuner du 15 août pratique au contraire le surplace avec une paresse extrêmement rafraichissante. L'action se passe le temps d'un week-end, celui du 15 août, propice aux apéritifs prolongés et aux repas plus riches que la moyenne. Pour Giovanni, locataire fauché d'un vieil immeuble romain, ce seront 2 jours de garderie, les nantis du coin lui ayant fourgué leurs mémés pour aller batifoler en toute insouciance. Le voilà donc amené à s'occuper de quatre petites vieilles en échange de l'annulation de ses nombreuses dettes. Situé en majeure partie dans l'appartement de Gianni et de sa mère, Le déjeuner du 15 août n'est pas plus compliqué que son titre, décrivant en toute simplicité quelques heures de cohabitation entre le clan des veuves et leur hôte.
Incarné
par quatre actrices néophytes, les vieilles dames sont la principale
attraction de cette comédie laissant libre part à l'improvisation et au
naturel de ses interprètes. Leurs bavardages incessants, leurs caprices
irraisonnés et leurs envies de jeunes filles en font des héroïnes
tantôt irritantes, tantôt adorables, mais au final formidablement
attachantes. Le film de Gianni di Gregorio (également interprète
principal, et précédemment coscénariste de Gomorra)
n'a réellement aucune autre prétention que celle d'offrir un vrai
moment de détente en compagnie d'un troisième âge revigorant. Ça donne
envie d'aimer nos vieux, et c'est suffisamment rare pour être signalé.
Il
est très facile de s'identifier au personnage de Gregorio, qui commence
par subir la présence de ces quatre furies avant d'y trouver un certain
plaisir. Mais Gregorio est lui aussi un personnage extrêmement
délectable, rappelant les héros des meilleures comédies à l'italienne.
Lâche, hypocrite, menteur et surtout vénal, il a les défauts typiques
de l'italien moyen tel qu'il est en tout cas décrit dans ce genre de
film. C'est sur son comportement pas toujours louable que se termine Le déjeuner du 15 août,
qui se conclut sans crier gare, à peine soixante-quinze minutes après
avoir commencé. On aurait aimé que ce jour férié se prolonge un peu...
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