Critique : The Magnificent bandits

Ilan Ferry | 24 février 2009
Ilan Ferry | 24 février 2009

Remake d'un célèbre film brésilien primé à Cannes en 1953, O'Cangaceiro est une œuvre épique édifiante mêlant habilement western et film politique engagé. Outre son sujet passionnant opposant une bande de hors la loi à une société en pleine mutation via l'émergence du capitalisme sauvage, le secret de cette réussite tient en deux mots : Tomas Milian. Génial comme à son habitude, l'acteur est ici littéralement habité par son rôle de gourou révolutionnaire, aussi charismatique qu'illuminé. A la fois mégalo, naïf, mystique, Milian semble cerner chaque facette de cet ambigu leader autoproclamé « le Rédempteur » sans jamais le juger.

 

C'est aussi là l'une des grandes forces du film : questionner la figure même de l'icône et son inscription dans l'échiquier politique d'un pays. La mise en scène de Giovanni Fago est on ne peut plus efficace tant dans les scènes de combat que dans les moments plus intimistes grâce à un vrai sens du découpage et une malicieuse utilisation de la musique comme faisant partie intégrante de la narration. A ce titre, on retiendra particulièrement, la chanson Mulhe Rendera et ses percussions enivrantes. Réflexion sur la fin d'une époque, brûlot social,   sur une période méconnue de l'histoire du Brésil, O'Cangaceiro est tout cela et plus à la fois: un habile mélange de genres entre film historique et western crépusculaire à mi chemin entre la hargne d'un Peckinpah (on pense à La Horde sauvage plus d'une fois) et la folie douce d'un Jodorowsky. Un monument à découvrir absolument !

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