Critique : Des illusions

Lucile Bellan | 3 février 2009
Lucile Bellan | 3 février 2009

Tourné avec une équipe réduite, dans un esprit un peu libéré des contraintes actuelles du cinéma (qui se rejoint d'ailleurs avec les hippies du film), Des illusions souffre un peu formellement de ce parti pris. Agacé par ce côté un peu brouillon, le spectateur n‘a plus qu'à se concentrer sur les autres aspects, où ne subsistent, heureusement, que des bonnes surprises.

 

D'abord le casting, solaire, jeune, beau, à la performance impeccable, le couple principal Caroline Guérin et Aurélien Wiik porte et donne un sens à lui seul au film. Elle, en muse enfantine et légère irradie l'écran de sa mystérieuse pureté. Lui, plus sombre, cache derrière des traits encore juvéniles une part de réalité froide. Les atermoiements de ces deux-là, valse des cœurs et des corps, remplissent une histoire parfois trop simple et apportent de la poésie là où un casting non approprié aurait laissé du vide.

 

Pourtant le scénario n'est pas vide de sens : histoire d'un homme perdu entre la génération future et celle du passé, d'un auteur citadin face à une nature qu'il délaisse volontairement tout en l'aimant, d'un artiste face à sa muse, d'un homme face à une femme quand il ne reste rien à faire que de se regarder, s'admirer sans réussir à s'aimer.

 

Des illusions est de ces films où il est obligatoire pour le spectateur de faire don de lui, de s'obliger à rester devant l'écran et à entrer dans un univers qui ne fera rien pour l'accueillir. Pourtant, il recèle des trésors (diamants encore bruts) qu'on regrettera toujours de laisser passer.

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