Critique : Marseille

Nicolas Thys | 19 janvier 2009
Nicolas Thys | 19 janvier 2009

Eloge de la lenteur.

Réaction face au clip et au montage rapide ? Voici comment il serait possible de qualifier en quelques mots le renouveau d'un certain cinéma allemand contemporain qualifié de manière factice de Nouvelle Vague. Factice car ces Nouvelles Vagues trop référentielles finissent étrangement par se ressembler et proposent un régime esthétique similaire. Mondialisation de l'auteurisme...

Heureusement du lot sortent quelques noms que l'on retiendra peut-être. Malheureusement pour Angela Schanelec, elle n'en fera certainement pas partie. Deux films : Marseille et Nachmittag. Trois heures d'ennui. Son errance est capricieuse, ses références noyées, sa philosophie à peine plus haute que celle d'un BHL.

Et oui, ce n'est pas parce qu'on épure tout, qu'on sombre dans un réalisme faussement mélancolique et à peine impressionniste où les personnages inconsistants ont l'air de fantômes, qu'on raconte des pans de vie banals et sans intérêt à l'aide de dialogues chiants à en mourir et qu'on s'inspire plus ou moins de Tchekov que les films réalisés deviennent intéressants.

Il est parfois bon d'avoir l'audace de dire ce qui est. Filmer frontalement le vide est plus reposant que d'essayer en vain de le remplir...

Prétentieusement élitistes, maladroitement artistiques, destinés à ceux qui s'extasient devant n'importe quoi, pour certains insomniaques aussi peut-être : voilà le destin des films de Schanelec qu'on oubliera vite fait pour se tourner, si l'on souhaite rester cher les germains, vers Ulrick Köhler ou Christoph Hochhausler, dans la même veine mais cent fois meilleurs.

Résumé

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