Critique : Les Enfants de Timpelbach

Thomas Messias | 19 décembre 2008
Thomas Messias | 19 décembre 2008

Livrer des enfants à eux-mêmes ne semble décidément pas être une bonne idée. Après le très raté Big city, western en culottes courtes de Djamel Bensalah, Nicolas Bary se lance au cinéma avec l'adaptation du roman d'Henry Winterfeld, qui a bercé des génrations de jeunes lecteurs. Une Guerre des boutons nouvelle génération, qui s'empare d'un village déserté par les parents pour cause de mouflets intenables. Des mioches qui vont donc se retrouver face à leurs responsabilités, d'où une bataille féroce entre les gentils-qui-veulent-que-les-parents-rentrent et les vilains-qui-fichent-la-pagaille. Après une mise en place rigolote (joli numéro d'Armelle en instit psychorigide), on bascule malheureusement dans une sorte de faux rythme qui nuit à la fois à l'humour et au gentil petit suspense du film.


On sent que Bary n'est pas tout à fait à l'aise aux commandes de ce film doté d'un budget certain : il fait mumuse avec quelques gadgets un peu high-tech, mais oublie tout simplement de raconter son histoire et de donner du souffle au récit. De gros problèmes de timing et de montage entachent notamment la qualité des gags, qui tombent souvent à l'eau. En dépit de l'énergie des jeunes acteurs, ceux-ci peinent à donner du corps à des personnages mal dégrossis, pas à la hauteur des héros de Winterfeld. Et si les seconds couteaux sont rigolos, les leaders des deux camps ont le charisme d'une endive, ce qui ne donne pas envie de prendre parti (même si ça a quand même l'air plus rigolo de faire des bêtises).


Si les enfants s'amusent et s'émerveillent (la direction artistique est assez réussie), l'adulte pourra légitimement bouder devant un film inabouti et hétérogène. On frôle l'overdose d'univers et d'influences, comme dans un Pacte des loups interdit aux plus de dix ans. Pourquoi pas prendre des distances avec le matériau d'origine ; mais les modifications apportées sentent plus le marketing (gadgets à gogo) que la véritable envie de moderniser l'ensemble. S'il s'en sort moins mal que Bensalah, Bary confirme qu'il est bien difficile de ne baser un film que sur des gamins et d'en faire de vrais petits adultes.

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