Critique : Hello goodbye

Avec Comme t'y es belle !, on pensait, et même espérait, avoir le fait tour de l'humour juif à la française. Tous les clichés y étaient passés avec plus ou moins de bonheur, avec plus ou mois de rires. Dans son sillon, des films comme Mauvaise foi et Comme ton père avait privilégié une veine plus réaliste, plus dramatique. Pour son nouveau long-métrage, l'éclectique Graham Guit essaie de se glisser et d'exister entre les deux, entre la pure comédie et la chronique sociale. Et la surprise comme la réussite viennent du fait que plus Hello Goodbye s'éloigne des codes de la comédie, plus il touche juste, plus il est drôle. On n'évite malheureusement pas les passages obligés, de la réunion de famille en passant à l'excision ou une mauvaise blague sur le Mur des lamentations.

Par contre, lorsque Fanny Ardant, juive convertie, part en Israël pour retrouver ses origines et que Gérard Depardieu, juif d'origine, la suit en traînant des pieds, le film joue des contradictions et des paradoxes qui peuvent exister dans toute foi, religion ou même société. Que viennent chercher tous ces Français qui partent en Israël et qu'y trouvent-ils ? Le réalisateur n'apporte ni réponse, ni leçon, il porte un regard doux amer sur un quotidien où être israélien n'est pas la même chose qu'être juif et où les juifs français sont parfois plus juifs que les israéliens. Et comme il n'est pas interdit d'en rire, le spectateur le fait de bon cœur et de bonne âme. Il peut d'ailleurs remercier Gérard Depardieu, complètement lost in translation...