Saw V : Critique

Vincent Julé | 28 octobre 2008
Vincent Julé | 28 octobre 2008

La vacuité des Saw n'est plus à prouver. La franchise n'a plus rien à raconter, ni d'original à offrir, depuis son premier opus. Ainsi, à travers quatre suites, au mieux elle se décline, au pire elle se répète, mais finit toujours pas tourner en rond, à vide. 

A la fin de Saw 3, le Jigsaw est mort. Pas grave, à la fin du 4, la relève est assurée. Par qui, pourquoi ? C'est tout l'enjeu de ce cinquième épisode qui reprend là où s'arrêtait le précédent. Car malgré le remplacement de Darren Lynn Bousman par David Hackl derrière la caméra, les scénaristes Marcus Dunstan et Patrick Melton (Feast) ont une idée derrière la tête, faire de la série de films un puzzle de scènes géant et extensible. Cohérent et passionnant ? Que dalle, l'univers de Saw est trop limité, avec sa morale simpliste où l'on ne parle pas de meurtre mais de justice, pas de tortures mais de réhabilitations. De fait, il ne peut fonctionner qu'en vase clos, avec les mêmes personnages et des pièges toujours moins spectaculaires, toujours plus surréalistes.

 

 

Comment alors la saga et ce cinquième film peuvent-ils se sortir d'un piège qu'ils se sont eux-mêmes tendus ? Par la magie du cinéma, à savoir les ellipses, les hors champs et les flash-back. En effet, il y a tellement de blancs à combler que ce serait dommage de se priver. Comment le Jigsaw s'y est-il pris pour ce piège au début de Saw 2, était-il seul ? Autant dire qu'il s'agit là d'un travail de réécriture aussi gratuit que vain, qui ne parlera qu'aux aficionados mais qui ne leur apportera rien. Ainsi, notre rédacteur en chef Laurent Pécha ne savait plus s'il venait de voir Saw 5, Saw 3 ou Saw 4. Dommage car le film esquisse au début un jeu du chat et de la souris entre le tueur et le flic, qui aurait pu donner un face-à-face intéressant, nouveau, mais qui n'est que prétexte à un best of de tous les Saw.

 

 

Pourquoi alors depuis maintenant cinq ans, sommes-nous les premiers dans la salle à chaque nouvel épisode ? Voilà le vrai tour de force de la série. Le spectateur de Saw ne peut être qu'un maso doublé d'un naïf, à savoir qu'il aime retrouver un univers ultra codifié et donc forcément décevant mais qu'il ne peut s'empêcher de nourrir l'espoir d'une surprise, d'un twist réussi. N'est-il pas alors possible de parler de cinéma d'exploitation ? On aurait aimé pouvoir dire au sens noble du terme.

 

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