Max Payne : Critique

Marie-Aurélie Graff | 9 novembre 2008
Marie-Aurélie Graff | 9 novembre 2008

Plus de sept ans après les premières rumeurs d'adaptation cinématographique, Max Payne arrive sur grand écran. 

Avec le secret espoir que la réussite scénaristique et technique du jeu vidéo, énorme hit depuis sa sortie, soit de la partie. Peine perdue puisque Max Payne vient rejoindre la longue liste des immenses ratages que le cinéma nous a offerts depuis des années lorsqu'il s'agit de retranscrire l'univers du jeu vidéo sur pellicule. Autopsie d'une nouvelle (grosse) désillusion.

Ca commence très vite avec une histoire qui ne tient pas la route et qui s'éloigne trop de la trame du jeu en accentuant un côté fantastique jamais concluant. Le point de vue omniscient du spectateur va à l'encontre de l'esprit initial et de son regard à la première personne. Le spectateur a ainsi toujours une longueur d'avance sur Max Payne, une situation quasi rédhibitoire pour maintenir l'intérêt lorsqu'on est face à une enquête policière. D'autant que pour interpréter le rôle-titre, la solution Mark Wahlberg s'avère plus que maladroite. Loin de l'image de l'antihéros torturé et assoiffé de vengeance, l'acteur offre plutôt celle d'un gentil flic abîmé par les années de souffrances, subissant son triste sort sans nous en mettre plein la vue. Le spleen de la vie, Whalberg sait le jouer chez James Gray ou Paul Thomas Anderson, pas chez les autres (jusqu'à preuve du contraire).

 

 

Reste alors l'autre partie culte du jeu et ce qui peut séduire le spectateur lambda venu se divertir un samedi soir devant un blockbuster ricain efficace : les scènes d'action. Mais là aussi, c'est la déconvenue. L'action se fait rare et là où Max Payne devrait tirer dans tous les sens, nous n'avons le droit qu'à quelques scènes au ralenti qui, certes, respectent l'effet Bullet-time du jeu mais paraissent presque datées. Malgré une direction artistique réussie (sous influence Sin City), c'est insuffisant pour relever le niveau de l'entreprise.

 

 

Tout comme les personnages secondaires, gravitant lamentablement autour du justicier. Si la nouvelle coqueluche d'EL, Olga « Bond » Kurylenko ne fait que (brillamment) passer, l'autre atout féminin du film fait peine à voir. L'adorable Mila Kunis, en Mona Sax, joue les faire-valoir du pauvre, sorte de belle plante que l'on pourrait aisément couper sans que le récit en souffre. Quant au Némésis de Payne, sorte de décalquage du méchant de Cobra avec Stallone, il stigmatise parfaitement ce qu'est devenu Max Payne au cinéma : une promesse transformée en frustration et désolation.

 

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